Origine et histoire du Palais de justice
Le palais de justice de Nîmes occupe l'emplacement de l'ancienne "Maison du Roi", à la jonction de la vieille ville et des nouveaux quartiers, près des arènes romaines. Une première construction, réalisée en 1810 d'après Charles Durand, fut rapidement jugée insuffisante et remplacée. Les plans du palais actuel, dessinés par Gaston Bourdon, furent prêts en 1833 et la façade s'inspire de la Maison carrée. La première pierre fut posée en 1838; les aménagements intérieurs furent achevés en 1848. Les travaux, engagés après l'accord de Louis-Philippe qui suivit la Révolution de juillet 1830, entraînèrent un important dépassement de coût : le budget initial de 246 000 francs atteignit finalement 737 000 francs à la charge de l'État. Édifice néo-classique, le palais est un bel exemple d'architecture didactique, répondant aux critères de fonctionnalité, de symétrie et de pédagogie et doté d'un important programme iconographique. La façade s'ouvre sur l'esplanade Charles-de-Gaulle par une puissante colonnade de colonnes corinthiennes cannelées, dont l'élancement souligne une influence grecque. Le fronton et l'ensemble des sculptures extérieures sont l'œuvre de Paul Colin. Les peintures décoratives furent confiées au peintre nîmois Numa Boucoiran. Boucoiran a peint notamment les plafonds de la troisième chambre, représentant La Justice protectrice et La Justice répressive, et deux grands sujets historiques de la Chambre correctionnelle : Caracalla après le meurtre de Geta et Achille de Harlay lors de la Journée des Barricades. La décoration intérieure — boiseries, stucs, plafonds à caissons et peintures en faux marbre — a été conservée. Le bâtiment, situé au centre-ville et jouxtant les arènes, est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 16 août 1993.