Origine et histoire du Palais
Le palais de l'Alma est un palais national de la République française situé 11 quai Branly, dans le 7e arrondissement de Paris, contigu au musée du Quai Branly et proche du pont de l'Alma, tous deux nommés d'après la bataille de l'Alma en Crimée (1854). Il a été construit en 1861 par l'architecte Jacques-Martin Tétaz pour servir de nouvelles écuries à la Maison de l'Empereur, afin d'assurer la disponibilité permanente des chevaux, et devait loger 130 personnes chargées du service des écuries. En échange des écuries d'Artois et de la rue Montagne, la ville de Paris accepta en 1859 d'élever ces bâtiments destinés à accueillir 300 chevaux, une infirmerie, des remises de voitures, des selleries, une forge, des magasins et un grand manège. Les architectes Frémont et Joly ont poursuivi les travaux de Tétaz, qui ont été terminés par Hector-Martin Lefuel. Les écuries se déploient de part et d'autre d'une cour principale, complétée par des cours annexes ouvrant sur les quais. Le bâtiment a été partiellement affecté à l'École d'état-major supérieure de la guerre avant de devenir en 1881 une dépendance de la présidence de la République pour ses écuries. Dès 1888, une partie de l'édifice a été occupée par le bureau de la météorologie et le service de la statistique, puis par l'Office de la météorologie à partir de 1947. Au fil du temps, le rez-de-chaussée de l'aile Est a été occupé par Météo-France et la partie nord de l'aile Ouest a abrité le Conseil supérieur de la magistrature (1952-2011). Le palais occupe un vaste quadrilatère entre le quai Branly au nord, la rue de l'Université au sud, la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité à l'est — édifice construit en 2016 sur l'emplacement de l'ancien siège de Météo-France — et le musée du Quai Branly à l'ouest. Il est composé de plusieurs corps de bâtiments qui entourent une large cour-jardin centrale, une cour annexe et un jardin au sud. La majeure partie des locaux est aujourd'hui affectée à différents services de la présidence de la République, dont le service de la correspondance. Le palais abrite également la galerie des cadeaux présidentiels reçus lors de déplacements, certains ayant été transférés vers le musée du président à Sarran ou le musée du Septennat. L'édifice est classé monument historique depuis l'arrêté du 30 octobre 2002. Une rénovation a été réalisée entre 2019 et 2020 pour permettre de réorganiser des services et pour transférer le restaurant administratif de l'Élysée qui n'était pas aux normes sanitaires. Le palais comprend une soixantaine d'appartements de fonction de tailles variées, de 20 à 300 m², destinés au logement des employés de l'Élysée soumis à des contraintes horaires importantes. Y résident des membres du cabinet du président, des personnels de l'état-major particulier et des collaborateurs tels que le secrétaire général ou les chefs cuisiniers. Pendant la présidence de François Mitterrand, Anne Pingeot et leur fille Mazarine ont été logées dans un appartement de 300 m² ; Mazarine Pingeot a tiré de cette période un livre intitulé 11 quai Branly (Flammarion, 2024). François de Grossouvre y a également habité pendant la même période. Alexandre Benalla s'était vu attribuer un logement de 80 m² à partir du 9 juillet 2018 au prix de 216 euros par mois hors charges, mais il n'en a pas pris possession et a été licencié avant d'y emménager. Alexis Kohler et Patrick Strzoda bénéficient aussi de logements dans le palais. Pendant longtemps, le statut de ces logements n'avait pas de base légale et leurs occupants ne payaient ni loyer, ni charges, ni impôts locaux. Sur recommandation de la Cour des comptes en 2014, la réglementation a été réformée et une redevance d'occupation calculée en pourcentage des revenus (15 à 20 %) a été instaurée, avec des exonérations pour les ressources modestes et les nécessités absolues du service. Les contrats d'occupation précisent désormais que l'affectation du logement cesse lorsque le collaborateur quitte la présidence, afin d'éviter des abus ; un cas cité est celui de l'ancien majordome de Jacques Chirac, resté dans les lieux jusqu'en 2016, neuf ans après la fin de ses fonctions.