Palais de Via de Cahors dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais

Palais de Via de Cahors

  • Rue des Soubirous
  • 46000 Cahors
Palais de Via de Cahors
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Palais de Via de Cahors
Palais de Via de Cahors
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Ancien phare, situé sur un mur dépendant de la prison départementale : classement par arrêté du 7 novembre 1922 - Tour du château du Roi : inscription par arrêté du 21 octobre 1925 - Ancien palais (cad. CD 73) : inscription par arrêté du 7 juin 1996 ; Les parties bâties et non bâties de l'ensemble foncier, en totalité, incluant les murs de clôture intérieurs et extérieurs ainsi que les vestiges archéologiques enfouis, telles que délimitées sur le plan annexé à l'arrêté (cad. CD 73 et 73a) : inscription par arrêté du 25 juin 2019 ; Les parties médiévales du palais de Via, devenu Château du Roi puis maison d'arrêt, à savoir la tour et le bâtiment qui lui est accolé au nord, en totalité, les murs de clôture médiévaux intérieurs et extérieurs, l'ancienne souche de cheminée dite "phare", ainsi que le sol et le sous-sol de cet ensemble immobilier, telles que décrits sur le plan annexé à l'arrêté (cad. CD 73, 73a) : classement par arrêté du 23 décembre 2019

Origine et histoire du Palais de Via

Le palais urbain construit au XIVe siècle pour Pierre de Via, apparenté au pape Jean XXII, a été remanié au XVIIe siècle puis transformé en maison d'arrêt, connue sous l'appellation Château du Roi. La seigneurie du comté de Cahors appartenait aux évêques, vassaux du comte de Toulouse, et la ville connut des évolutions de loyauté politique, notamment lorsque l'évêque Guillaume de Cardaillac transféra son hommage à Simon de Montfort puis au roi. À partir de 1243, un sénéchal royal fut présent à Cahors pour le Limousin, le Périgord et le Quercy, mais son installation fit l'objet d'opposition locale et ses juridictions se tinrent d'abord hors de la ville, dans un bâtiment appelé La Rode à Cabessut. En 1306, l'évêque Raymond de Pauchel conclut un traité de paréage avec le roi qui ne fut pas exécuté en raison de l'opposition du chapitre et des consuls; le sénéchal rendait cependant encore la justice dans La Rode en 1482. Vers 1232, Arnaud des Près, accusé d'hérésie, fut emprisonné et ses biens confisqués, parmi lesquels un bâtiment sur lequel le Château du Roi fut ensuite édifié. En 1326, l'évêque Bertrand de Cardaillac vendit ce bâtiment à la famille de Via, transaction qui donna lieu à des dispenses de cens confirmées par le pape en 1352. Selon l'historien Dom Bruno Malvezin, la maison de Pierre de Via comptait parmi les plus belles de Cahors; il subsiste aujourd'hui une tour et un bâtiment du côté nord provenant de la structure médiévale, tandis qu'une seconde tour a disparu. Au XVIe siècle, les prisons du château faisaient déjà l'objet d'aménagements, comme la pose de grilles aux fenêtres en 1552, et le siège du sénéchalat avait alors été transféré au Château du Roi. La cour orientale du site domine la vallée du Lot et est retenue par d'importants murs de soutènement anciens. Sur l'angle nord-est de cette cour se trouvait une tour octogonale en brique, haute d'environ quatre mètres, soutenant une lanterne ; cet ouvrage, qui servit de repère aux bateliers et a été interprété comme une cheminée, a été classé en 1922 puis démonté. Le palais, peut‑être devenu siège de la sénéchaussée au XVe siècle, fut transformé en prison à partir de 1790 et partiellement reconstruit entre 1829 et 1835 par l'architecte départemental Charles Hector Malo, à partir d'une esquisse de Charles Gourlier. Trois éléments du site ont fait l'objet de protections au titre des monuments historiques : l'ancien phare, la tour du Château du Roi et l'ancien palais, protections qui ont été révisées en 2019 par un classement et une inscription. Utilisé comme maison d'arrêt pendant plus de deux siècles, l'établissement était en 2006 la plus ancienne prison en activité de France et accueillait une soixantaine de détenus. En 2010, un plan ministériel prévoyant la fermeture de vingt-trois prisons vétustes inclut celle de Cahors et suscite protestations du personnel et d'élus; lors d'une visite en 2011, des représentants locaux demandèrent la création d'un établissement de réinsertion à Sauzet pour la remplacer. La prison a finalement fermé définitivement en juillet 2012; la vingtaine de détenus encore présents fut transférée à la maison d'arrêt de Montauban. Propriété de l'État, le site a par la suite fait l'objet d'intérêts pour une reconversion, dont une proposition évoquée par des promoteurs chinois en vue d'un projet hôtelier et gastronomique.

Liens externes