Palais des Arts de Marseille à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais

Palais des Arts de Marseille

  • 1 Place Carli
  • 13001 Marseille 1er
Palais des Arts de Marseille
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Crédit photo : Robert Valette - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Ensemble des bâtiments avec leur décor et leur mobilier d'origine, à l'exception des parties classées (cad. C 240) : inscription par arrêté du 1er octobre 1994 - Façades et toitures ; escalier d'honneur ; salle des fêtes, salle de lecture, réserves, salle de conférence avec leur mobilier et leur décor d'origine (cad. C Thiers, 1er arrondissement, 240) : classement par arrêté du 18 novembre 1997

Origine et histoire du Palais des Arts

Initialement prévu comme château d'eau marquant l'aboutissement du canal de Marseille, le site a vu s'ajouter un programme d'ensemble comprenant le palais des Arts, destiné à la bibliothèque, au cabinet des médailles et à l'école de dessin, ainsi que le palais Longchamp, autour du château d'eau, pour le musée des Beaux-Arts et le muséum d'histoire naturelle. Le Palais des Arts, conçu par Henri-Jacques Espérandieu, a été construit entre 1864 et 1874, avec une interruption en 1870 pour raisons financières et liées à la guerre. Espérandieu dressa les plans en 1865 et dut prévoir des fondations profondes en raison d'une forte déclivité du terrain ; les travaux, commencés ensuite, furent repris en 1872 après la suspension, puis achevés par Joseph Letz et Gaudensi Allar à la mort de l'architecte. Le mobilier en chêne fut mis en place par Joseph Letz en 1877 et la décoration de la salle des fêtes réalisée en 1894 par Dominique Antoine Magaud, directeur de l'École des beaux-arts.

Avant la construction, les locaux de l'ancien couvent des Bernardines abritaient, à partir de 1802, le lycée impérial, la bibliothèque municipale, l'École des beaux-arts, l'Académie de Marseille et le musée des Beaux-Arts ; la croissance des effectifs rendit nécessaire leur relogement. Une convention signée le 22 juillet 1859 prévoyait la rétrocession des locaux au lycée et la remise à la mairie d'un terrain dit du « talus » ; face à l'insuffisance de cette parcelle, le conseil municipal décida de regrouper certaines institutions au plateau Longchamp et d'édifier sur le talus un bâtiment pour la bibliothèque et l'École des beaux-arts. La bibliothèque, constituée d'ouvrages issus de communautés religieuses après la Révolution, et l'École des beaux-arts, fondée au XVIIIe siècle puis reconstituée en 1796 sous le nom d'école de dessin, trouvèrent ainsi leur nouvel emplacement.

L'édifice présente une structure en cube évidé : la façade principale est en pierre de Tarascon tandis que la cour d'honneur intérieure est traitée en brique avec chaînage de pierre. La façade, unique entièrement en pierre claire, est articulée par deux avant-corps qui marquent la double destination du bâtiment — à gauche l'École des beaux-arts, à droite la bibliothèque et le cabinet des médailles — et abritent aujourd'hui le conservatoire à rayonnement régional Pierre Barbizet. Au-dessus des portes, de grandes fenêtres en plein cintre sont encadrées de génies ailés portant un écusson avec l'alpha et l'oméga, et des niches accueillent, à droite, le génie des sciences par François Truphème et, à gauche, le génie des arts par Louis-Félix Chabaud.

Espérandieu a également inscrit sur la façade les grandes époques de l'art par une série de dix bustes, chacun soutenu par un piédouche ionique orné d'une palme et surmonté, dans un tympan, de la représentation d'une œuvre emblématique ; ces bustes figurent Sésostris, Périclès, Auguste, Constantin, Charlemagne, Saint-Louis, Léon X, François Ier, Louis XIV et Napoléon Ier. Dans la cour d'honneur, construite en petites briques rouges et pierre, un hémicycle en saillie est soutenu par des colonnes en granit du lac Majeur ; en face se dresse le monument commémoratif à Espérandieu, réalisé après un concours national financé par souscription, avec un buste d'André-Joseph Allar et un piédestal orné de médaillons par Joseph Letz représentant les principales réalisations de l'architecte. Sous les fenêtres, des cartouches portent les noms de grands architectes, sculpteurs et peintres, parmi lesquels figurent Brunelleschi, Bramante, Michel-Ange, Le Titien et Rembrandt.

Pour l'angle formé par les rues de la Bibliothèque et des Trois-Mages, l'annexe donnant sur un jardin public reçoit une fontaine sculptée par Jules Cavalier, dotée d'une perspective en trompe-l'œil et d'un masque à l'antique. Dans ce jardin se trouvait autrefois une colonne de granit provenant de l'abbaye de Saint-Victor, surmontée du génie de la santé par Barthélémy-François Chardigny, figure d'un amour joufflu relevant un flambeau et couronnant les noms des héros de la peste de 1720.

La construction d'une nouvelle bibliothèque rue du 141e R.I.A. et d'une École des beaux-arts à Luminy entraîna une réorganisation du palais : par délibération du 28 octobre 1968, les archives municipales furent installées dans les locaux de l'ancienne bibliothèque, la salle des fêtes fut affectée en 1971 aux répétitions des ballets de Roland Petit, et le conservatoire national à rayonnement régional investit les salles de l'École des beaux-arts. Les archives furent inaugurées le 14 mai 1973, étendues par la création d'une école de danse, puis transférées le 22 janvier 2001 dans les locaux réhabilités de la manufacture des tabacs de la Belle de Mai. Le conservatoire prit le nom de Pierre Barbizet à la disparition de ce musicien en 1990. Le palais des Arts a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 1er octobre 1994, puis de son classement par arrêté du 18 novembre 1997.

Liens externes