Palais des Rois de Majorque de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais

Palais des Rois de Majorque de Perpignan

  • 4 Rue Archers
  • 66000 Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Palais des Rois de Majorque de Perpignan
Crédit photo : Josep Renalias - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété du département

Période

4e quart XIIIe siècle, 2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

La porte de 1577 qui donne entrée dans la citadelle (façade extérieure seulement) ; l'ancien palais des Rois de Majorque et d'Aragon sis dans l'enceinte de la citadelle comprenant : les fossés, la tour d'accès, la chapelle (intérieurement et extérieurement) avec son campanile, les quatre façades sur la cour avec leurs galeries et leurs escaliers : classement par liste de 1875, délimité par arrêté du 20 août 1913 - L'ensemble de la citadelle, à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 5 juillet 1935

Origine et histoire du Palais des Rois de Majorque

Le palais des rois de Majorque, élevé à Perpignan entre 1276 et 1300, date du dernier tiers du XIIIe siècle et figure parmi les premiers palais-forteresses d'Occident. Commandé par Jacques II de Majorque pour accueillir la cour du royaume de Majorque, il précède de plusieurs décennies d'autres résidences princières comme le palais des papes d'Avignon ou le château de Vincennes. La création du palais est liée au partage de l'héritage de Jacques Ier d'Aragon : en 1262 il réserve à son fils cadet Jacques le royaume de Majorque, comprenant notamment les îles Baléares, le comté de Roussillon, le comté de Cerdagne et la seigneurie de Montpellier. Le futur Jacques II fixe sa résidence à Perpignan et entreprend la construction d'un nouvel édifice sur le "Puig del rei", une colline dominante à l'intérieur de la nouvelle enceinte urbaine, après avoir confirmé les termes du partage dans son testament du 26 août 1273. Jacques Ier meurt le 27 juillet 1276, au moment où les difficultés dynastiques entre la branche majorquine et la maison d'Aragon deviennent plus vives. Jacques II, puis Sanche et Jacques III se succèdent à la tête du royaume de Majorque, tandis que les souverains aragonais revendiquent la réunion de la couronne, revendication marquée par l'imposition en 1279 d'un serment de vassalité à l'encontre de Jacques II. Les tensions reprennent durant la guerre franco-catalane liée aux Vêpres siciliennes ; en 1285 Jacques II autorise le passage de l'armée de Philippe III le Hardi par le Roussillon, mais l'offensive française échoue, les troupes sont battues et frappées par une épidémie, Philippe III meurt à Perpignan en octobre et Pierre III d'Aragon meurt quelques jours plus tard. Ces événements entraînent l'occupation des îles Baléares par les Aragonais de 1285 à 1298 et aboutissent à la paix d'Anagni, signée le 12 juin 1295, où Jacques II reconnaît la suzeraineté aragonaise. Malgré le conflit dynastique, cette période correspond à l'apogée de Perpignan, marquée par un essor politique, commercial, religieux et artistique, soutenu par une industrie textile dynamique, des activités liées au cuir et des échanges maritimes avec le Languedoc, la Provence, l'Italie, la Catalogne, l'Andalousie et le Maghreb. La vie intellectuelle est également foisonnante : l'Université de Montpellier, la cartographie et l'école de langues orientales de Majorque ainsi que la présence de savants et de médecins confèrent au royaume une importante activité culturelle. La fin de la dynastie majorquine intervient au milieu du XIVe siècle : Pierre IV d'Aragon reprend possession de Majorque le 22 juin 1343 puis s'empare de Perpignan le 16 juillet 1344. Jacques III tente sans succès de reconquérir son royaume et, après avoir vendu Montpellier pour financer ses expéditions, il est tué à la bataille de Llucmajor le 24 octobre 1349 ; ses héritiers poursuivent vainement la lutte et Jacques IV meurt en 1375 à Soria, tandis qu'Isabel abandonne définitivement ses prétentions après une ultime tentative en Roussillon en 1390. À la fin du Moyen Âge le palais royal est transformé en arsenal, puis, au XVIe siècle, Philippe II d'Espagne ordonne la construction d'une citadelle bastionnée en étoile à six branches pour renforcer la place forte de Perpignan. Les bastions édifiés sous Charles Quint et Philippe II complètent les fortifications extérieures du palais, que Vauban perfectionne et achève en 1680. Par le traité des Pyrénées, le Roussillon est rattaché au royaume de France en 1659 ; le vieux palais, désigné comme "donjon de la citadelle", accueille l'état-major de la garnison et les remparts se couvrent progressivement de jardins. Classé dès 1875 sur la liste des monuments historiques grâce à des érudits locaux, le palais voit naître un mouvement de restauration qui évite sa démolition lorsque les remparts urbains sont abattus. En 1913 l'ancien palais et la porte de 1577 sont classés au titre des monuments historiques, puis la citadelle est inscrite en 1935 ; les premiers travaux de restauration commencent pendant la Seconde Guerre mondiale alors que le palais sert d'entrepôt et la citadelle de prison. Pour favoriser l'ouverture au public, une porte et un grand escalier en pas d'âne sont aménagés dans le rempart en 1956, et en 1958 le palais devient propriété du conseil départemental des Pyrénées-Orientales qui poursuit sa restauration, son entretien et sa valorisation. Architecturalement, le palais forme une enclave fortifiée de plan approximativement carré, d'environ 60 mètres de côté, reliée à l'enceinte de la ville par deux murs dont un tronçon subsiste dans le jardin actuel. Un fossé précède le rempart percé d'archères sur toute sa longueur et surmonté d'un chemin de ronde crénelé ; du côté ouest, un pont de bois, probablement un pont-levis, franchit le fossé pour aboutir à une barbacane et à la tour-porche dite "Tour de l'Hommage". L'entrée était protégée par un assommoir et une herse, tandis que sept autres tours défendaient le palais, la plus imposante, la "Torre Major", abritant les chapelles. Malgré ces défenses, la vocation résidentielle, administrative et ostentatoire prime : les corps de bâtiment s'organisent autour de trois cours agrémentées de galeries, balcons et loggias, chacune contenant une salle d'apparat. Le Palais Blanc à l'ouest correspond probablement à la salle du trône ; la Salle des Timbres au nord accueillait le conseil ; à l'est, les appartements royaux comprenaient les chapelles Sainte-Madeleine et Sainte-Croix, et au sud la Salle de Majorque servait aux séances du parlement, à la justice et aux réceptions. Le plan et la distribution intérieure évoquent parfois l'influence des châteaux de Frédéric II en Italie et en Sicile, par le contraste entre l'austérité de l'enceinte et la richesse du décor, la rationalité de l'organisation spatiale et la position élevée des chapelles. Le monument relie le gothique occidental à des influences méditerranéennes mudéjares : les éléments principaux en pierre de taille coexistent avec des murs en galets et briques noyés dans un enduit peint imitant un appareil, tandis que les salles étaient ornées de décors polychromes. Les chapelles présentent les caractéristiques du gothique ; le portail en marbre de la chapelle Sainte-Croix, proche par certains aspects de la Sainte-Chapelle, est souligné par une frise polychrome reprenant une écriture arabe coufique où l'on distingue le mot "Allah", témoignage des échanges culturels entre occidents chrétien et islamique.

Liens externes