Palais du cardinal de Deaux à Villeneuve-lès-Avignon dans le Gard

Patrimoine classé Palais Palais du cardinal

Palais du cardinal de Deaux à Villeneuve-lès-Avignon

  • Impasse de la Thurroye
  • 30400 Villeneuve-lès-Avignon
Palais du cardinal de Deaux à Villeneuve-lès-Avignon
Palais du cardinal de Deaux à Villeneuve-lès-Avignon
Palais du cardinal de Deaux à Villeneuve-lès-Avignon
Crédit photo : Véronique PAGNIER - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Patrimoine classé

L'ancien palais en totalité (cad. CH 20 à 27, 29 à 35, 38 à 43) ainsi que le sol de l'ancien jardin, à l'exception des constructions (cad. CH 10 à 12, 44, 45) : inscription par arrêté du 8 janvier 2003 ; Les parties suivantes du palais du cardinal de Deaux : les bâtiments correspondant à l'aile nord, en totalité, situés sur les parcelles n° 22 et n° 23 de la section CH et les façades et toitures des corps des bâtiments du quadrilatère et de la salle de Turin correspondant aux parcelles n° 27, n° 30 et n° 40 de la section CH, situés impasse de la Thurroye, tels que colorié (classement en totalité) et hachuré (classement façades et toitures) en noir sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 23 mai 2025

Origine et histoire du Palais du cardinal de Deaux

La livrée cardinalice dite de la Thurroye, ou palais du cardinal de Deaux, se situe à Villeneuve-lès-Avignon, dans le Gard. Sa construction est attribuée au cardinal Bertrand de Deaux au milieu du XIVe siècle, les datations proposées variant entre 1338 et 1348 ; Hervé Aliquot retient pour sa part 1344-1348. À l'origine, l'édifice formait un bâtiment entourant une cour rectangulaire, inséré dans un enclos aujourd'hui traversé par l'impasse de Thurroye et limité au nord par la rue Chabrel. Bertrand de Deaux décède en 1355. Dès 1356, Guy de Boulogne devient propriétaire et conserve le palais jusqu'à sa mort en 1373. C'est lui qui fait ajouter, entre 1356 et 1361, une grande salle de réception en rez-de-chaussée, appelée la salle de Turin ou de Thurroye, accolée à l'aile sud. Après la disparition de Guy de Boulogne, le bâtiment revient aux comtes d'Auvergne, qui, au début du XVe siècle, le louent au cardinal Pierre de Thury ; ce dernier est mentionné dans la livrée en 1410. Au cours du XVe siècle, le palais commence à être morcelé et, aux XVIe et XVIIe siècles, il passe entre de multiples mains. Les documents du XVIe siècle montrent qu'il était divisé entre une douzaine de propriétaires — paysans, artisans, officiers de justice et négociants. La famille de Roux possède, dès le XVe siècle, une habitation dans la partie nord, plus tard appelée hôtel de Roux ; Ludovici Rufi y est mentionné en 1489 et, en 1535, André Roux et ses frères décrivent des piliers formant un portique et un balcon à l'étage. La famille Calvet s'installe à la fin du XVIe siècle dans la partie sud et acquiert plusieurs parcelles issues du démembrement de la livrée. Antoine Calvet, jurisconsulte, achète en 1657 les ruines correspondant à l'ancienne salle de Turin et, dans les années 1660, confie aux architectes Royers de la Valfenière la construction de leur hôtel dans le tiers méridional de l'ancien enclos, édifice souvent nommé par erreur « Hôtel du Prince de Conti ». L'entretien du vaste palais devient difficile : l'étanchéité des toitures se dégrade, certaines parties tombent en ruine tandis que d'autres sont transformées. Au début du XVIIe siècle, les Pénitents gris sont installés de manière sommaire dans la partie ouest par Pierre Calvet, prieure de la confrérie qui possédait le bâtiment. La chapelle des Pénitents gris, réalisée par Jean-Baptiste Franque, est construite en 1758. L'hôtel et le sol de l'ancien jardin, à l'exception de quelques constructions, sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 17 mars 1989.

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