Origine et histoire du Palais épiscopal
Ancien palais épiscopal, actuellement Hôtel de ville
Le palais épiscopal de Bayeux, situé au nord de la cathédrale Notre‑Dame sur la commune de Bayeux (Calvados, Normandie), est un témoin de la première Renaissance en Normandie. Résidence des évêques jusqu'en 1793, il accueille aujourd'hui l'hôtel de ville et le musée d'art et d'histoire Baron‑Gérard. Sa chapelle, de plan octogonal, a été édifiée au début du XVIe siècle sous l'épiscopat de Louis de Canossa (1516–1531) ; elle est couverte d'une voûte portée par huit ogives diaphragmes entrecroisées. Le décor peint de la chapelle date de la première moitié du XVIIe siècle et a été restauré au XIXe siècle.
L'ensemble est articulé en quatre ailes désignées A à D. L'aile A abrite le musée Baron‑Gérard ; à l'origine elle se prolongeait jusqu'à la cathédrale, mais elle a été amputée en 1896 pour ménager le passage Flachat. L'aile B contient l'entrée principale et l'escalier d'honneur ; à l'étage, d'ouest en est, se succèdent la salle dite des pas perdus, la grande salle des audiences et la chapelle épiscopale, construite au XVIe siècle dans le style de la Renaissance. L'une des ailes fut détruite puis reconstruite en 1833 pour servir de maison d'arrêt ; une autre, édifiée autour de 1770, est actuellement occupée par l'hôtel de ville. Le rez‑de‑chaussée de certaines parties a été utilisé comme prison de l'officialité, tandis que le premier étage accueillait les appartements privés de l'évêque.
Après la Révolution, un platane planté le 30 mars 1797 à l'instigation de Gabriel Moisson de Vaux fut nommé arbre de la liberté dans la cour du palais (actuelle place de la Liberté) ; il figure parmi les plus anciens de France, a été classé comme monument naturel remarquable le 13 décembre 1932 et a obtenu le label « Arbre remarquable de France » en octobre 2000. Au XIXe siècle, une partie de l'ancien évêché fut affectée au tribunal d'instance et la chapelle servit de salle de délibération ; la salle Saint‑Regnobert, qui reliait le transept nord de la cathédrale à l'évêché, fut détruite pour percer le passage Flachat. En 1900, le musée Baron‑Gérard a été installé dans l'aile la plus ancienne du palais ; il a été fermé de 2001 à 2013 pour travaux de restauration et d'agrandissement, et le tribunal d'instance, fermé le 31 décembre 2009, a été intégré au nouveau parcours muséographique.
La chapelle, remarquable par son plan octogonal et sa voûte à huit ogives, présente un décor peint protégé au titre des monuments historiques. La chapelle et son décor ont été classés par arrêté du 29 janvier 1996 ; d'autres parties du palais, telles que délimitées sur le plan annexé à l'arrêté, ont été inscrites par arrêté du 25 mai 2010, couvrant notamment le bâtiment A (musée Baron‑Gérard) et le bâtiment B en totalité, ainsi que les façades et toitures de l'une des ailes et l'ensemble de l'hôtel de ville. Le palais, dans son ensemble, est totalement protégé au titre des monuments historiques.
