Origine et histoire du Palais épiscopal
L'ancien palais épiscopal de Montauban, situé 17 rue de l'Hôtel-de-Ville, jouxte le Pont Vieux et repose sur des vestiges de constructions romaines et médiévales. Le site a d'abord constitué la terre allodiale dite Cantaloube, vendue au XIIe siècle à l'abbaye de Montauriol, puis intégrée à la fondation de la ville par le comte de Toulouse en 1144, qui y fit édifier un château comtal et prévoyait la construction d'un pont sur le Tarn. Le château comtal, appelé Castellare, est mentionné au siècle suivant et des vestiges romans subsistent dans les parties basses du site. Au XIVe siècle, sous la domination anglaise, on entreprit un Château-Neuf à l'emplacement du château comtal ; ce bâtiment resta inachevé après la révolte de 1369 et servit pendant longtemps de lieu mal famé. Au fil des XVIe et XVIIe siècles, l'ensemble subit des transformations liées aux guerres de religion, aux occupations et aux travaux de fortification et de démolition décidés après la capitulation de la ville. Au milieu du XVIIe siècle, l'évêque Pierre de Bertier entreprit la construction d'un nouveau palais épiscopal sur les assises du Château-Neuf ; les plans et devis de Bernard de Campmartin datent de 1664 et s'inspirent d'exemples contemporains de la région. L'implantation respecte l'ancienne emprise : un quadrilatère flanqué de quatre pavillons et d'une cour centrale, avec une aile perpendiculaire au bord du Tarn et un grand escalier de pierre desservant les étages et ouvrant sur des salles basses voûtées. La construction se poursuivit dans la seconde moitié du XVIIe siècle ; Pierre de Bertier s'y installe alors que les travaux ne sont pas entièrement achevés, et son successeur Michel Colbert de Saint-Pouange en poursuit l'achèvement, notamment la chapelle et les finitions extérieures. Pendant la Révolution, le palais devint bien national et fut acquis par la commune aux enchères en 1791 pour servir d'hôtel de ville. Au XIXe siècle les collections municipales vinrent s'y installer : donation de 68 tableaux en 1843, puis les dons importants de Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1852 et à sa mort en 1867, qui enrichirent notablement les collections. Face à l'accroissement des œuvres, les locaux devinrent insuffisants ; des aménagements pour le musée Ingres commencèrent en 1911. L'ancien palais épiscopal a été classé au titre des monuments historiques le 11 mars 1910.