Origine et histoire du Palais épiscopal
L'ancien évêché de Rodez se situe dans le centre-ville, aux adresses 1 rue Frayssinous, boulevard d'Estourmel et impasse Cambon, dans le département de l'Aveyron. Le palais épiscopal primitif, installé entre le transept de la cathédrale et le rempart médiéval, a été démoli à partir de 1474 pour permettre l'achèvement de la nef. Un nouvel édifice fut alors construit au nord de la cathédrale, adossé au rempart ; des aménagements, dont la tour de Corbières, furent acquis et aménagés au cours du XVe siècle. François d'Estaing fit édifier des appartements et une tour d'accès dite tour de Guet ou tour d'Estaing, destinée à loger ses officiers. En 1589, la population de Rodez, hostile à la décision de l'évêque François de Corneilhan d'ouvrir la ville aux Ligueurs, détruisit une partie du palais ; l'évêque fit par la suite construire une terrasse sur arcade le long du boulevard d'Estourmel. À partir de 1599, François de Corneilhan et ses successeurs entreprirent la construction d'un nouvel évêché en l'éloignant de la cathédrale, mais en 1624 le palais n'était pas encore entièrement reconstruit et l'évêque logeait chez un particulier. Nommé évêque en 1684, Paul-Louis-Philippe de Lezay de Lusignan fit édifier le palais actuel, dont la construction s'acheva en 1694 ; le bâtiment, de style Louis XIII, comporte un escalier dont la composition évoque celle du château de Fontainebleau. Vendu comme bien national, le palais servit de siège à l'administration départementale puis de préfecture ; la tour de Corbières servit notamment de prison pour le chouan Charrier. Rétabli, l'évêché reprit possession des lieux en 1822 et la préfecture s'installa à l'hôtel Le Normant d'Ayssènes. Le cardinal Joseph Bourret fit modifier le palais entre 1871 et 1875, rehaussant le corps central et ajoutant deux pavillons. Le palais épiscopal a fait l'objet d'importants travaux de restauration au XIXe siècle et il est partiellement inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 octobre 1942 ; sont notamment protégés la tour de Corbières et sa terrasse, l'entrée du palais sur la rue Frayssinous, ainsi que le palais et son escalier construits entre 1684 et 1694.