Palais épiscopal de Soissons dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Palais épiscopal

Palais épiscopal de Soissons

  • Place de Mantoue
  • 02200 Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Palais épiscopal de Soissons
Crédit photo : Havang(nl) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Tour : classement par arrêté du 16 août 1922

Origine et histoire du Palais épiscopal

L'ancien évêché de Soissons est mentionné dès 1125 par Dany Sandron, qui situe alors le palais épiscopal dans l'angle sud‑ouest du castrum, immédiatement au sud de la cathédrale. De nombreux documents confirment cette implantation du XIIe siècle jusqu'à la Révolution et jusqu'à la séparation des Églises et de l'État. Un parchemin de 1118, avec une mention ajoutée au XVe siècle, signale toutefois un évêché antérieur au carrefour des actuelles rues de la Buerie, des Cordeliers, Saint‑Christophe et du Collège, près de la Porte l'Évêque, à l'emplacement d'une maison dite "de la Grosse Tête". Plusieurs auteurs anciens reprennent cette tradition, sans qu'il soit possible de préciser l'époque exacte de cette implantation. De même, la date précise du partage du terrain autour de la cathédrale entre le chapitre, au nord, et l'évêque, au sud, reste incertaine, bien que la plupart des historiens situent ce processus au XIe siècle. Rien ne permet non plus de connaître la nature du terrain concédé aux évêques au moment du transfert ni les campagnes de travaux médiévales qui ont conduit à l'édification d'un hôtel épiscopal. Le plus ancien élément bâti connu est une tourelle de la fin du XIIe siècle, étayée au XIIIe siècle par un puissant contrefort, dont subsistaient des vestiges à l'est de la place Mantoue. Au même moment, l'évêque Nivelon de Quierzy céda une portion de terrain à la cathédrale, sur laquelle furent construits le bras sud du transept et une chapelle attenante; la chapelle basse n'est clairement attestée qu'au testament de Gui de la Charité. Le chanoine Cabaret attribue à Gérard de Courtonne la construction de la chapelle haute en 1321 et l'établissement d'une collégiale de six chanoines, attribution qui reste discutée. Une construction à un étage abritant le réfectoire et le logement du chapitre prolongeait alors au sud la façade de la cathédrale; ces bâtiments disparurent en 1791 et ne nous sont connus que par une aquarelle d'époque. Une mention du début du XVe siècle évoque la salle basse de l'évêque, pourvue de piliers et d'une cheminée. Du XVe au XVIIIe siècle, l'évêché s'enrichit par accroissements modestes et remaniements successifs; il fut saccagé pendant les guerres civiles du XVe siècle, pillé lors de la prise de Soissons par les Protestants en 1567‑1568, puis restauré à diverses reprises. Une galerie datée de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle fait partie des rares éléments conservés, et plusieurs évêques firent édifier pavillons, galeries et aménagements intérieurs aux XVIe et XVIIe siècles. Simon Legras projeta en 1636 la reconstruction totale de l'hôtel mais n'en fit élever qu'un quart; une construction en brique et pierre, attenante à la tour médiévale et portant la date 1638 et des initiales, subsista jusqu'au premier conflit mondial. Au XVIIIe siècle, des travaux importants modifièrent l'accès et l'organisation du domaine : l'entrée principale fut déplacée à l'ouest, l'ancien jardin devint cour d'entrée et un nouveau jardin fut planté dans l'ancienne cour; un nouveau corps de logis fut construit pour recevoir Louis XV en 1722 et des lambris du château de Septmonts furent réemployés. Des commodités et des embellissements supplémentaires furent apportés à l'occasion du séjour de la dauphine en 1770. Après 1791 eurent lieu des démolitions : en mars fut détruit un bâtiment médiéval servant auparavant de logement et de réfectoire au chapitre Saint‑Louis, puis en mai la "chapelle antique" des jardins, à la demande du nouvel évêque Claude Marolles; la propriété fut ensuite divisée en treize lots le 28 mars 1793 pour faciliter sa vente, avec le percement d'une nouvelle voie (actuelle rue de l'Évêché). Les constructions servirent alors de tribunaux, entrepôts, bureaux, écuries et remises; au début du XIXe siècle, les parcelles occidentales devinrent la place Mantoue tandis que les terrains et bâtiments immédiatement au sud du portail de la cathédrale furent utilisés comme presbytère. Une partie de l'ancien évêché redevint résidence épiscopale pour Mgr Leblanc de Beaulieu puis pour ses successeurs jusqu'à la séparation des Églises et de l'État; l'îlot conservé comprenait deux ailes en équerre d'un étage, des communs et un grand jardin, mais présentait une distribution intérieure jugée incommode. L'édifice subit des dommages au XIXe siècle — explosion de la poudrière du bastion Saint‑Remi et bombardements lors du siège de 1870 — tout en bénéficiant d'entretiens réguliers. La propriété passa à l'État à la fin de 1906; après réparations post‑Première Guerre mondiale, le bâtiment accueillit successivement Mgr Binet puis Mgr Mennechet, qui choisit finalement de s'installer dans un nouveau presbytère en face de la cathédrale; l'ensemble fut augmenté par l'acquisition d'une maison voisine. De 1940 à 1944 la demeure fut réquisitionnée et transformée en Kommandantur par l'armée allemande, puis rendue à son usage ecclésial après l'arrivée des troupes américaines. Les destructions de la Première Guerre mondiale avaient entraîné la disparition d'une des deux ailes; l'aile restante a successivement abrité une bibliothèque départementale de prêt puis une halte‑garderie municipale, tandis que l'ancienne aile et les jardins ont été aménagés, au fil des décennies, en parking.

Liens externes