Origine et histoire du Paradis aux Biques
Le château de Montsûrs, implanté sur des escarpements naturels, était renforcé par de profondes douves alimentées par la Jouanne et le Vesnard. Il commandait la ville de Montsûrs, l’une des dix châtellenies du comté de Laval, et comprenait plusieurs tours avec bastions, un pont-levis et des fossés larges et très profonds ; les ruines visibles au XIXe siècle suggéraient un circuit de 12 à 1 500 mètres. C’est dans ce château qu’est né André de Lohéac, compagnon de Jeanne d’Arc. La tour Renaise, dite « le Paradis aux Biques », est inscrite au titre des Monuments historiques depuis le 9 juin 1925.
En 1292, un don en parage conféra Montsûrs à André de Laval ; son fils Jean fut le père de Jeanne, future épouse de Bertrand du Guesclin. André de Laval avait fondé quatre chapellenies dans l’enceinte. En 1374, après son mariage avec Jeanne de Laval, Bertrand du Guesclin fit du château sa demeure pendant les périodes de paix et y organisa notamment le mariage de sa nièce Marie d’Orange avec Jean, vicomte de Vendôme.
Pendant la guerre de Cent Ans, en 1429, le château fut assiégé et pris par les Anglais sous les ordres du comte d’Arundel, puis livré au pillage ; Arundel, contraint de rejoindre l’armée du duc de Bedford, ordonna son incendie. L’occupation anglaise du comté de Laval se poursuivit jusqu’en 1449. Plus tard, lors d’un passage en provenance de Laval, Louis XI traversa Montsûrs sans s’y arrêter et, en quittant Laval, se réfugia à l’abbaye de la Roë en septembre 1472, tandis que son armée faisait face devant La Guerche.
Au début du XIXe siècle, les vestiges de cinq tours et d’une partie du château étaient encore visibles. Aujourd’hui subsistent seulement deux tours, la tour dite « de la Fuie » et la tour Renaise ; le reste des fortifications fut entièrement démoli entre 1833 et 1855 pour permettre la construction de l’église paroissiale de Montsûrs.