Origine et histoire du Parc de la Colombière
Le parc de la Colombière est un parc public boisé de 33 hectares à Dijon, dessiné dans le style du jardin à la française et classé au titre des monuments historiques depuis 1925. Il se situe dans le quartier Chevreul-Parc, au sud de la ville. Créé au bord de l'Ouche par Louis II de Bourbon-Condé, prince de Condé, en 1672, il est relié au centre-ville par les Allées du Parc, comprenant le Cours du Parc et son prolongement, le Cours du Général de Gaulle. La voie romaine Via Agrippa, qui reliait Langres à Chalon-sur-Saône, traverse le site et y laisse des vestiges du Ier siècle. Vers 1683 on planta environ 10 000 charmilles et 500 buis ; l'année suivante furent ajoutés 8 000 charmes et 200 lilas, puis en 1685 140 épicéas et 140 ifs ; après ces mises en place le parc prit sa forme actuelle, à l'exception des marronniers, et le prince en concéda le libre accès aux Dijonnais. Le duc d'Enghien, Henri Jules de Bourbon-Condé, fit édifier le Castel de la Colombière sur l'autre rive de l'Ouche et le relia au parc par une passerelle ; il poursuivit l'aménagement avec le paysagiste Antoine de Maerle, élève et disciple d'André Le Nôtre. Le dessin du parc répond aux principes du jardin à la française : seize allées, huit larges et huit étroites, rayonnent à partir d'un rond-point central placé dans l'axe de la façade du Castel, et sont reliées entre elles par une allée octogonale qui contourne le parc. À la Révolution, le parc devint municipal et fut qualifié d'« indiscipliné ». Au XIXe siècle la grille et des pavillons de l'ancien octroi de la place Saint-Bernard furent transférés à l'entrée principale pour servir de logements aux gardiens. Le cadran solaire, inspiré du cadran analemmatique de Brou, fut érigé par l'architecte Caumont sur la place Darcy en 1827, déplacé au parc en 1851 et restauré par l'astronome Pierre Lacroute et le Dr François Alix en 1980. Le « Temple d'Amour » provenant du château de Bierre-lès-Semur fut installé au parc en 1965 ; on y trouve par ailleurs un petit temple daté du XVIIIe siècle. Napoléon III et l'impératrice Eugénie visitèrent le parc lors de leur passage à Dijon le 24 août 1860. En 1970 on aménagea au fond du parc une vaste pelouse, des aires de jeux pour enfants et des enclos destinés à l'élevage d'animaux de basse-cour ou d'ornement. Le parc, le plus grand de Dijon, compte aujourd'hui environ 6 000 arbres de plus d'une dizaine d'espèces : on y recense quelque 1 600 feuillus — tilleuls, marronniers, chênes, charmes, frênes, érables — et plus d'une centaine de conifères, ainsi que des pelouses et de nombreux massifs fleuris. Des vestiges de la voie romaine Via Agrippa sont encore visibles sur le site.