Parc de Villeroy à Mennecy dans l'Essonne

Parc de Villeroy

  • 91540 Mennecy
Crédit photo : Thor19 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle, limite XIXe siècle XXe siècle

Patrimoine classé

Le parc de Villeroy, avec l’ensemble de son mur d’enceinte et ses 7 entrées, tel que figurés en rouge sur le premier plan annexé à l’arrêté. Il est délimité au sud par le boulevard Charles-de-Gaulle, à l’est par l’avenue de Villeroy, au nord par l’avenue Darblay et la voie ferrée, à l’ouest par la limite communale avec Fontenay-le-Vicomte. Il s’étend sur les parcelles suivantes, figurant au cadastre section A : n° 64, 68, 69, 71, 3192, 3193, 3208 et 3324. L’avenue de Villeroy et l’édicule d’accès au regard situé près de la gendarmerie appartiennent au domaine public et sont non cadastrés. Le périmètre de protection n’inclut pas les éléments suivants : le collège, la piscine et les équipements sportifs, les locaux techniques, la salle de spectacle. Il inclut les constructions suivantes : les toitures et façades du commun est et du commun ouest, le réservoir et le cellier, en totalité, la glacière, en totalité, la fontaine des sirènes, l’abreuvoir, les deux piliers de l’allée de la Verville et les deux piliers situés à l’ouest de l’entrée principale, le réseau hydraulique souterrain du parc, y compris les parties situées sous la chaussée et les trottoirs de l’avenue de Villeroy ainsi que l’édicule d’accès au regard situé près de la gendarmerie, qui sont localisés en vert sur les plans annexés à l’arrêté : inscription par arrêté du 1er mars 2022

Origine et histoire

Le parc de Villeroy, situé à l'ouest du bourg historique de Mennecy, est limité à l'ouest par Fontenay-le-Vicomte et au nord par un bras de l'Essonne. Ancien jardin du château de Villeroy, il conserve vraisemblablement le système de quatre terrasses destiné à compenser la déclivité du terrain et un grand canal qui assurait le drainage tout en structurant le paysage. Le château, construit au XVIe siècle par Nicolas III de Neufville, a été détruit entre 1796 et 1819. Au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe, le parc a été transformé en jardin régulier à la française, structuré autour de deux axes perpendiculaires, comme l'atteste le plan terrier vers 1751. L'axe principal est-ouest comprend l'allée d'arrivée, les avant-cours, la cour d'honneur et, au-delà du château, le parterre ouest dominé par un grand bassin inscrit dans une demi-lune. L'axe sud-nord traverse les parterres méridionaux, termine sur une demi-lune au sud, puis longe les parterres de la Diane et leur bassin pour aboutir au grand canal et à son miroir d'eau. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le dernier duc de Villeroy, Gabriel de Neufville, a prolongé cet axe sud-nord jusqu'à la limite sud du parc, densifié les allées de la partie boisée et fait édifier, vers 1775, de nouveaux communs aux façades ordonnancées. Datent également du XVIIIe siècle une glacière traitée comme une fabrique au vocabulaire classique et un réservoir semi-enterré dont le bassin carré de 17 mètres de côté est couvert de voûtes d'arêtes reposant sur des piles carrées. Ce réservoir était la pièce maîtresse d'un vaste réseau hydraulique alimentant le château, les bassins et les fontaines du jardin. Plusieurs centaines de mètres d'aqueducs voûtés et plusieurs regards subsistent, notamment celui situé avenue de Villeroy, près de la gendarmerie et daté de 1770, ainsi que celui dit de la cave aux renards, près de l'allée du regard. À la Renaissance, la terre de Villeroy appartenait à la famille Le Gendre ; Pierre Le Gendre la légua en 1524 à Nicolas II de Neufville, et la Maison de Neufville conserva la seigneurie jusqu'à la Révolution. Le château élevé à partir de 1559 a accueilli Madeleine de l'Aubespine, épouse de Nicolas IV de Neufville et poétesse. D'après deux gravures d'Israël Silvestre, le château de la seconde moitié du XVIIe siècle comportait quatre pavillons reliés par trois corps de logis formant un "U" autour d'une cour fermée par un châtelet d'entrée. L'édifice s'insérait dans un parc à la française orné de parterres, d'avenues, de bassins et de statues. Charles de Neufville fut fait marquis de Villeroy en 1615 et son fils Nicolas V élevé au duché en 1651 ; le roi Louis XIV et la reine appréciaient le domaine et y avaient leurs appartements lors de leurs déplacements. Au XVIIIe siècle, le château comprenait une chapelle à l'extrémité de l'aile droite ornée d'une copie de la Descente de Croix de Rubens, une galerie ornée d'une réplique en bronze de la statue équestre de Louis XIV, des salons, une salle des gardes et les appartements du roi et de la reine. Il était précédé d'une avant-cour bordée de deux corps de bâtiments séparés du château par des fossés secs, et le parc comportait trois terrasses et un labyrinthe. Le cinquième duc, Gabriel Louis François de Neufville, fit construire en 1775 deux dépendances encore visibles ; il fut guillotiné pendant la Terreur et ses héritières vendirent le domaine. Après la destruction du château, subsistèrent les caves et le plan au sol, les deux dépendances face à face (orangerie et logements de domestiques), l'abreuvoir près de l'orangerie, le réservoir et la glacière. Une cheminée du XVIe siècle attribuée au sculpteur Matthieu Jacquet fut acquise en 1801-1802 par Alexandre Lenoir pour le Musée des Monuments français puis transférée en 1819 au Musée du Louvre. En 1972, à l'occasion d'une opération immobilière, l'ancien parc devint propriété de la commune de Mennecy et s'étend aujourd'hui sur 108 hectares, aménagés pour la promenade et les loisirs. Le parc conserve plusieurs alignements plantés au XIXe siècle, notamment des hêtres pourpres, des platanes et des séquoias géants ; l'allée de séquoias est classée parmi les Arbres remarquables de France. L'ensemble du site est inscrit au titre des monuments historiques depuis l'arrêté du 1er mars 2022.

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