Période
4e quart XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle
Patrimoine classé
Parc, en totalité, avec son portail d'entrée nord à grille en fer forgé ; façades et toitures de l'ensemble des bâtiments situés dans le parc ; façades et les toitures des bâtiments de la ferme (cad. AI 14 à 22, 25 à 34, 37 à 54, 56, 57, 87, 88/55 à 90/55, 96/36 à 98/36, 100/36, 101/36, 106/36, 107/36, 108/35, 109/35 ; AH 3) : inscription par arrêté du 18 février 1998 ; Les éléments suivants du grand tissage : le bâtiment du grand tissage, ancienne usine-halle ; l'ensemble énergétique qui y est rattaché, composé intérieurement de deux chambres à turbine et salles d'alternateurs et à l'extérieur, de la chaufferie avec carneau et de la cheminée ; le gazomètre ; le canal de fuite et les canaux de dérivation situés dans le sous-sol de la parcelle ; le bâtiment de stockage ; les vestiges des bâtiments à sheds ; situés rue de la fabrique, sur la parcelle n° 6, figurant au cadastre section AH, le tout conformément au plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 24 avril 2020
Origine et histoire du Parc de Wesserling
Le Parc de Wesserling est situé à Husseren-Wesserling, au cœur de la vallée de Saint-Amarin, le long de la RN 66 dans la vallée de la Thur. Le site associe un ensemble bâti industriel et un vaste parc, dont la superficie est mentionnée entre 17 et plus de 42 hectares selon les sources. À l'origine se trouvait, au XVIIe siècle, une maison de campagne ou pavillon de chasse pour l'abbé de Murbach ; les dates 1637 et 1699 sont citées, mais les travaux semblent avoir été réalisés entre 1699 et 1705 d'après un projet de l'architecte Mathieu David. La décoration intérieure fut ensuite remaniée de 1714 à 1717 et le bâtiment comprenait notamment une chapelle, des ailes en équerre, des écuries, une glacière, un bassin et des terrasses. Le petit château fut vendu en 1757 à T. P. Desmarès, qui réaménagea le parc (plantation d'une allée de tilleuls, terrasses ornées de statues). En 1761 Jean-Mathias Sandherr installa dans ces bâtiments une usine d'impression sur étoffes, qui devint le berceau de l'industrie textile alsacienne. Après un incendie survenu dans les années 1776-1777, le château fut reconstruit en 1780 par N. Risler et, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, remplacé par un ensemble composé d'un bâtiment central et de deux ailes symétriques en L. Tout au long du XIXe siècle l'usine s'agrandit et de nombreux bâtiments furent édifiés dans le parc pour la production et le logement des cadres et de certains ouvriers. Des installations importantes furent ajoutées : une filature mécanique en 1802 (proche de la rivière, aujourd'hui détruite), une seconde filature en 1807, puis l'élévation d'un étage et l'ajout de l'aile droite en 1809 par l'architecte Bouch, et de l'aile gauche en 1813. En 1826 l'usine employait quelque 2 000 ouvriers sous la raison sociale Gros, Davillier, Roman et Cie. Une chapelle protestante fut construite dans le parc en 1854 par l'architecte Joseph Langenstein. L'atelier d'indiennes et d'autres bâtiments industriels ont été reconvertis en musée du Textile et des Costumes ; un écomusée et la Grande Chaufferie associent l'histoire du site à l'art contemporain à travers plusieurs expositions participatives. Le site propose également des visites théâtralisées et des démonstrations de filage, tissage et impression à la planche permettant d'illustrer les métiers de l'industrie textile. Ayant été fermé par son dernier propriétaire, le groupe Boussac, l'ensemble fut acheté en 1986 par le Conseil général du Haut-Rhin afin de prévenir le morcellement du parc ; le musée du costume a été installé en 1995 tandis que le château et plusieurs bâtiments attendent une affectation et une restauration. Le parc juxtapose des terrasses à l'italienne, un jardin à la française et un jardin à l'anglaise ; il est composé de cinq jardins et comprend un portail nord à grille en fer forgé ainsi que des statues et des terrasses héritées des aménagements du XVIIIe siècle. Les façades et toitures des bâtiments situés dans le parc, ainsi que celles de la ferme, ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par un arrêté du 18 février 1998, et le parc a obtenu le label "Jardin remarquable" en 2005.