Parc médiéval de l'Évêque de Coutances à Coutances dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux

Parc médiéval de l'Évêque de Coutances

  • Le Rault de la Verjusière
  • 50200 Saint-Pierre-de-Coutances
Parc médiéval de lÉvêque de Coutances
Parc médiéval de lÉvêque de Coutances
Parc médiéval de lÉvêque de Coutances
Crédit photo : Perlinkinso - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété du département

Période

XIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le parc, y compris les vestiges du mur d'enceinte, les deux portes subsistantes, la maison des gardes, la glacière, les digues et les étangs et à l'exclusion de tous les autres bâtiments à usage d'habitation ou à usage agricole (cad.Coutances A 37 à 39, 42, 44 à 46, 49, 52, 53, 64, 66, 68 à 73, 90 à 92, 99, 121, 122, 142, 145, 151 à 158, 208, 209 ; BC 17 à 23 ; Courcy D1 201 à 204, 208, 211, 589, 591, 593, 622 à 625 ; Saint-Pierre-de-Coutances AB 1 à 6, 8 à 27, 40 à 54, 57, 59 à 78, 89, 90 ; AC 2 à 61, 63, 64, 66, 67) : inscription par arrêté du 2 novembre 1988

Origine et histoire du Parc médiéval de l'Évêque

Situé à Coutances, rue de la Verjusière, et s'étendant aussi sur les communes de Courcy et Saint-Pierre-de-Coutances, l'ancien parc des évêques de Coutances est un parc médiéval créé au XIe siècle et unique en France : il est le seul parc médiéval inscrit au titre des monuments historiques, par arrêté du 2 novembre 1988. Il a été constitué entre 1050 et 1057 par l'évêque Geoffroy de Montbray, qui fit l'acquisition de plus de 102 hectares pour établir un vaste espace clos destiné à la conservation d'animaux dits exotiques, réservés à la chasse et à une clientèle d'élite ; la cathédrale de Coutances fut inaugurée en 1056. Entre 1251 et 1274, l'évêque Jean d'Essay fit rédiger le Livre Noir, qui décrit notamment deux étangs munis de moulins, un double fossé protégé par une palissade de pieux, des semis de glands et des plantations de chênes et de hêtres, ainsi que l'introduction de cerfs d'origine anglaise. Pendant environ 750 ans, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, les évêques entretiendront ce parc sans le transformer profondément. Après la Révolution française, les 102 hectares furent morcelés et l'actuel parc de l'Évêque devint le premier jardin public de la ville de Coutances. Le cœur du parc est aujourd'hui une réserve naturelle reconstituée par les propriétaires actuels ; fermé au public pour préserver le milieu, il est cependant visitable sur demande et un projet d'ouverture est à l'étude. Le parc abrite une glacière : un puits de six mètres de profondeur doté d'un système d'évacuation qui rejetait les eaux de fonte vers le plan d'eau ; selon les propriétaires, le financement proviendrait du Vatican, découverte étayée par la présence d'un sceau papal retrouvé dans la construction. Le plan d'eau, autrefois divisé en deux et alimenté par le Prépont, a été fusionné en un seul grand bassin ; la pêche y est désormais possible pour les enfants, les propriétaires ayant réintroduit des animaux, rappelant la vocation cynégétique originelle. Des daims y vivent encore ; une traduction d'un parchemin latin réalisé par les propriétaires mentionne des espèces venues d'Angleterre, le terme cervus y étant retrouvé et prêtant à interprétation entre cerf et daim. Un cerf principal a été retiré du parc après des problèmes d'agressivité, tandis que subsistent quelques biches ; on y rencontre aussi des paons, des palmipèdes — notamment des oies — et des équidés. Les propriétaires, avec la participation des habitants de Coutances, ont reconstitué une partie du bois, où de grands arbres servaient autrefois à la construction navale ou à des ouvrages majeurs comme la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Coutances. Le site possède une fontaine ferrugineuse et sulfureuse, rendue accessible au public pour ses vertus thérapeutiques après la Révolution, puis longtemps abandonnée avant d'être restaurée par les propriétaires actuels. Un inventaire des ressources locales sous Napoléon mentionne l'existence d'un ancien château féodal sur le domaine de Geoffroy de Montbray, dont quelques murs et une tourelle subsisteraient ; cette forteresse n'a cependant jamais été retrouvée. Le propriétaire a mis au jour des briques sur le site que des archéologues ont identifiées comme des briques romaines, suggérant la présence d'une villa romaine à l'époque gallo-romaine (vers le VIe siècle). Deux accès au parc, la Grande Porte et la Porte Saint-Lô, se situent sur l'ancienne commune de Saint-Nicolas-de-Coutances. Depuis 1996, l'Association pour la mise en valeur des rivières et les initiatives locales (AVRIL), avec le recrutement de jeunes sans emploi par le CCAS de Coutances, encadre un chantier d'insertion dont les travaux ont permis l'ouverture de la boucle du Bulsard en 1999 et se sont poursuivis sur la vallée du Prépont, au niveau du parc et du bois de la Guérie ; ces aménagements visent à relier prochainement la Guérie à l'Aquascole et à faciliter la randonnée autour de la ville de Coutances.

Liens externes