Origine et histoire du Parc
Le parc Monceau doit son origine à la folie du duc de Chartres : en 1769 Colignon y aménage un pavillon octogonal entouré d'un jardin à la française, puis en 1773 Carmontelle y installe diverses fabriques pour créer un « pays d'illusions ». Entre 1773 et 1779 le domaine est transformé en jardin anglo-chinois plus vaste, jalonné de fabriques — ferme suisse, moulins hollandais, pagode, pyramide, ruines féodales, temple romain — ainsi que d'une rivière et d'un grand bassin destiné à des spectacles nautiques. À partir de 1781 Thomas Blaikie prend en charge l'aménagement des terrains acquis au nord et à l'est et module le site dans le sens d'un jardin à l'anglaise. En 1787 une partie du terrain est prélevée pour permettre à Ledoux d'ériger la rotonde de la barrière de Chartres, pavillon d'octroi à péristyle. Confisqué à la Révolution, le jardin devient bien national en 1793 ; c'est en ce lieu qu'André-Jacques Garnerin réalise le premier saut en parachute depuis une montgolfière en 1797. Restitué ensuite à la famille d'Orléans, le parc voit la folie démolie entre 1802 et 1806 et remplacée par un nouveau pavillon, tandis que des travaux resserrent son plan. Sous le Second Empire, le percement du boulevard Malesherbes et l'expropriation de 1860 réduisent l'emprise du domaine ; la Ville de Paris conserve une partie du parc et confie à Adolphe Alphand son réaménagement, avec Gabriel Davioud chargé des entrées monumentales et de leurs grilles. Le nouvel aménagement conserve des éléments des fabriques anciennes et y associe des aménagements paysagers — rivière, pont, cascade, grotte — dont les premières stalactites en ciment artificiel sont dues à l'entrepreneur Combaz. Le reste du terrain est revendu aux frères Pereire, qui lotissent et font édifier de grands hôtels particuliers ouvrant sur le parc. Pendant la Semaine sanglante de la Commune de Paris, des pelotons d'exécution sont installés dans l'enceinte du parc. Une arcade de style Renaissance, vestige de l'hôtel de ville incendié en 1871, est ensuite installée dans le parc. À la fin du XIXe siècle des statues honorant écrivains et musiciens sont placées sur les pelouses, rappelant l'importance du lieu pour les artistes et les habitants du quartier. En 1896 le tsar Nicolas II traverse le parc lors d'une visite en France ; plus tard, l'ancien terminus en boucle de la ligne 3, abandonné en 1910, est transformé en centre de formation de la RATP situé sous le parc. Enfin, en 1982 une lanterne japonaise est installée non loin de la pyramide pour symboliser l'amitié entre Paris et Tokyo.