Origine et histoire
Situé au 6, avenue Jean de Noailles à Cannes, le parc Vallembrosa et l'ancien Hôtel du Parc forment un ensemble architectural et paysager remarquable. Construit entre 1852 et 1856 pour Lord Londesborough à l'initiative du promoteur Sir Thomas Robinson Woolfield, l'édifice fut conçu par l'architecte anglais Thomas Smith et réalisé par l'entrepreneur Odadhia Pulham. De style néo-gothique à l'origine, il est bâti en gneiss rose et implanté sur les rochers escarpés du vallon du Riou. L'édifice se distingue par neuf tours carrées et rondes abritant les escaliers secondaires, des tourelles, des mâchicoulis crénelés, un porche couvert en terrasse et un plan organisé autour de deux axes de circulation incluant l'escalier principal. Une chapelle voûtée, aux ogives soulignées de nervures polychromes et au chœur polygonal décoré de motifs végétaux sculptés, lui est annexée ; elle présente des boiseries en chêne à panneaux, des scènes du Chemin de croix en bas-relief, des peintures italiennes et des vitraux représentant la Vierge, sainte Geneviève et saint Richard. Une tribune en bois sur consoles complète cet ensemble intérieur. L'ensemble s'insère dans un parc tropical d'environ trois hectares. En 1858 le marquis de Conyngham vendit la propriété à Richard Manca‑Amat, duc de Vallombrosa, qui fit décorer le vestibule, agrandir et enrichir le parc et ajouter une chapelle. Sous le duc, la demeure devint un centre de la vie mondaine cannoise et reçut artistes et personnalités de l'époque, parmi lesquels figurent la cantatrice Christine Nilsson et le compositeur Charles Gounod. En 1893 la propriété fut acquise par l'hôtelier allemand Martin Ellmer, qui la transforma en établissement hôtelier. Il fit agrandir et aménager le bâtiment en confiant des travaux à l'architecte Laurent Vianay, lui donnant une apparence proche du baroque : le donjon fut arasé, des toitures couvrirent tours et terrasses, de nombreuses fenêtres à balcons furent percées, les grands étages furent entresolés et deux ailes vinrent allonger la façade. Réputé pendant de longues années comme l'un des palaces les plus luxueux de la côte d'Azur, l'Hôtel du Parc ferma ses portes et fut transformé en immeuble de copropriété en 1934. Lors de cette division, chaque acquéreur d'étage disposait d'un plateau d'environ 800 m2 pour aménager son appartement ; le rez-de-chaussée, anciennement salons de réception, fut ainsi converti en logement familial. Le parc et l'ancien Hôtel du Parc ont fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 10 juin 1993 : la protection porte, à l'extérieur, sur le parc, les façades et les toitures, et, à l'intérieur, sur le grand hall Ouest, les couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussée surélevé, les deux escaliers principaux et la chapelle. L'ensemble est par ailleurs recensé dans l'Inventaire général du patrimoine culturel au titre du patrimoine balnéaire de Cannes.