Pavillon d'Artois à Vaux-sur-Seine dans les Yvelines

Pavillon d'Artois

  • 78740 Vaux-sur-Seine
Crédit photo : Jc.boga - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Pavillon d'Artois : inscription par arrêté du 4 janvier 1945

Origine et histoire

Le pavillon d'Artois est un hôtel particulier situé au n°187, rue du Général-de-Gaulle à Vaux-sur-Seine (Yvelines, Île-de-France). Édifié sur les vestiges d'une maison du XVIIe siècle, résidence du peintre Hyacinthe Rigaud, le bâtiment actuel a été réalisé pour Jacques Fayolle entre 1726 et 1728. En 1775 il est acquis par Charles-Philippe de France, comte d'Artois, futur Charles X, qui le fait largement remanier.

Un premier bâtiment doté d'un donjon appartenait au XVIIe siècle à Louis Hébert de Saint-Gervais, installé depuis 1684. Le 23 novembre 1699 il vend le domaine à Hyacinthe Rigaud, qui y réside pendant une quinzaine d'années. Rigaud possédait déjà une autre demeure au n°280 de la même rue, acquise en 1694 auprès de son beau-père Jérôme de Gouy, et il épouse la fille de celui-ci, Élisabeth, en 1710. Le pavillon accueille alors de nombreuses personnalités, clients du peintre comme François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, et Antoine-Louis Séguier. Le 25 février 1714 Rigaud vend le domaine à Antoine de Rey, seigneur du Soupa, qui le revend le 14 février 1726 à Jacques de Fayolle. Fayolle fait raser l'ancienne bâtisse et fait ériger la structure du pavillon actuel, probablement selon un projet de Germain Boffrand ou de Robert de Cotte, deux architectes de ses connaissances. Il commande aussi, dans les années 1730, deux huiles sur toile du peintre Pierre-Denis Martin représentant le pavillon et ses jardins, aujourd'hui dans une collection privée anglaise. Le domaine change encore de mains : il passe le 15 octobre 1744 à Antoine Wyard, puis le 4 mai 1746 à Étienne Masson de Maisonrouge, et enfin, par acte du 13 juillet 1752, à Marie-Louise Genret de Beaulieu. En 1775 le comte d'Artois reprend la propriété et la transforme dans un esprit néo-palladien, en particulier par l'ajout d'une rotonde centrale bordée de colonnes doriques servant d'entrée. Ces travaux pourraient être l'œuvre de François-Joseph Bélanger, devenu premier architecte du comte d'Artois en mars 1777, même si les interventions ne sont pas recensées; leur apparence évoque notamment le château de Bagatelle. Après la Révolution la propriété est probablement acquise par le marquis d'Héricourt; sa veuve y fait édifier une chapelle en 1822 puis vend l'hôtel la même année. En 1883 l'hôtel est acquis par Ernest Caron (1840-1919), président du conseil municipal de Paris de 1890 à 1919. En 1920 la propriété est vendue à Léon Bailby, directeur du journal l'Intransigeant, puis à M. Rossi, professeur à la Sorbonne. En 1953 le pavillon est acheté par Marjorie Merriweather Post et sa fille Eleanor Post Close, qui y habitera ensuite avec son fils Antal Post-Békessy (1944-2015), issu de son union avec János Békessy (Hans Habe). Après le décès d'Eleanor la propriété revient à Antal Post-Békessy, qui la conserve jusqu'à son décès en 2015; le mobilier est vendu par Sotheby's les 19 et 20 décembre 2017. Depuis 2021 le pavillon appartient à Pierre et Marie-Alyette Fournel, qui y organisent des événements culturels.

L'hôtel se développe en U autour d'une large rotonde située au nord et encadrée de douze colonnes doriques formant le hall d'entrée. Le corps principal comprend deux niveaux sur un soubassement qui devient rez-de-jardin côté parc. Du côté sud la façade ouvre sur les jardins par cinq travées, dont trois centrales en saillie pourvues d'un portique au rez-de-jardin qui sert de balcon au premier étage, lui-même le rez-de-chaussée en raison de la pente. Les fenêtres du premier étage portent des bas-reliefs représentant des scènes mythologiques copiées d'originaux de Pompéi. L'hôtel comprend également une chapelle et un petit théâtre à accès indépendant, ainsi que des équipements modernes tels qu'une piscine et un court de tennis. Le parc de quatre hectares dessine des jardins à la française et comporte plusieurs fabriques, dont une grotte attribuée, selon la tradition, à Richard Mique. La Seine borde les confins du parc où se trouve un embarcadère privé; l'accès principal se fait par le n°187 de la rue du Général-de-Gaulle. Le bâtiment a fait l'objet d'une importante campagne de restauration conduite par Antal Post-Békessy entre 1997 et décembre 2001.

Le pavillon d'Artois est inscrit aux monuments historiques dans sa totalité par arrêté du 4 janvier 1945, et son parc est classé site naturel par arrêté du 20 septembre 1973.

Liens externes