Pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie

  • 13004 Marseille
Pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie
Pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie
Crédit photo : Rvalette - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Pavillon, en totalité (cad. D 100) : inscription par arrêté du 9 février 1998

Origine et histoire

Le pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie, également appelé « Le Tore », est un édifice de génie civil classé appartenant à la ville de Marseille, situé dans le 4e arrondissement, rue Jeanne Jugan, à la jonction des tunnels ferroviaires de Saint-Charles et des Chartreux. Conçu dans la continuité de l’ensemble hydraulique lié au Palais Longchamp, il constitue l’élément central du réseau de double-canalisation mis en place dès 1897 pour améliorer la distribution d’eau dans les nouveaux quartiers populaires du nord de la ville. Le projet visait à conduire de l’eau sous pression à une altitude suffisante pour qu’elle puisse ensuite desservir par gravité des quartiers jusque-là tenus à l’écart du réseau ; les plans initiaux datent de 1894 et ont été très proches de la réalisation, malgré quelques modifications, notamment de la porte d’entrée. Les travaux, dirigés par l’ingénieur Baptistin Duce pour le Canal de Marseille, ont été conduits par l’entreprise Gassier sous la responsabilité du chef de travaux Hugues ; le chantier s’est déroulé pour l’essentiel entre 1898 et 1900. Le dispositif de siphon installé permettait d’obtenir de l’eau sous pression plutôt que par simple gravité ; il comprenait une colonne montante centrale, des répartiteurs et un cône de distribution alimentant huit descentes périphériques. Le bâtiment associe une partie administrative de trois étages, carrée, en briques et pierres avec toiture d’ardoises et un blason monumental portant l’inscription CANAL DE MARSEILLE, et une partie technique octogonale, très massive, conçue pour résister aux poussées de l’eau et abritant le réservoir et le système de répartition sous une charpente métallique aménagée en verrière. L’escalier central, qui occupe tout l’espace intérieur de la partie administrative, desservait les bureaux aujourd’hui désaffectés. Après la Seconde Guerre mondiale, le système de déversoir à l’air libre a été remplacé par un tore sous pression placé au niveau du sol. Dès le début des années 1980, des projets ont été envisagés pour muséifier la partie bureaux, déjà hors service, mais le pavillon a été inscrit aux monuments historiques en 1998, entièrement désaffecté en 2002 et son verrière a bénéficié d’une réfection de la couverture en 2013. Aujourd’hui, l’édifice est en grande partie hors d’usage, témoin de l’évolution des techniques d’adduction d’eau et du patrimoine industriel de la ville.

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