Origine et histoire du Pavillon des Indes
Le Pavillon Indien est un ancien pavillon de l’Exposition universelle de 1878, aujourd’hui implanté dans le parc de Bécon à Courbevoie et inscrit au titre des monuments historiques depuis 1987. Conçu pour représenter les Indes britanniques, il fut commandé par le prince de Galles, futur Édouard VII, et dessiné par l’architecte Caspar Purdon Clarke. À l’origine, l’édifice se composait de deux parties symétriques reliées par une galerie et installé dans le Palais de Fer sur le Champ-de-Mars. À l’issue de l’exposition, ces deux moitiés furent vendues séparément : l’une fut transférée à Paramé (Saint-Malo) puis détruite par une violente tempête vers 1905 (ou 1911 selon certaines sources). L’autre moitié fut remontée en 1882-1883 dans le parc de Bécon, propriété du prince George Barbu Știrbei, qui la fit adosser à une nouvelle maison de briques destinée à servir d’atelier d’artiste pour sa fille, la peintre Georges Achille-Fould. Lors du remontage, les niveaux furent inversés : le rez-de-chaussée, qui avait une plus grande hauteur sous plafond, devint l’étage noble. Dès les années 1910, le pavillon montrait des signes de dégradation. La ville de Courbevoie acheta l’ensemble en 1951 et affecta le terrain aux services municipaux d’horticulture. Protégé par un arrêté en 1987, l’édifice dut faire l’objet d’un étayage d’urgence dans les années 1990 après un affaissement d’environ vingt centimètres. La restauration, confiée à Frédéric Didier, Architecte en Chef des Monuments Historiques, a privilégié le respect des charpentes, des cloisons et de la marqueterie du pavillon en bois tout en conservant les transformations issues de la reconstruction des années 1880 plutôt qu’un retour à l’aspect originel. Le bâtiment a rouvert en septembre 2013 en tant que musée ; la partie en briques accueille désormais un atelier pour un artiste élève de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Les travaux ont été financés par l’entreprise Total, l’État, la Région Île-de-France, le Département des Hauts-de-Seine et la ville de Courbevoie. Architectoniquement, le pavillon associe une partie en bois provenant de l’exposition et une aile attenante en brique, et se reconnaît à ses ornements, sa baie vitrée offrant des vues sur la Seine et Paris et à ses petits dômes dorés qui marquent la silhouette du toit. Au rez-de-chaussée se trouvent l’atelier d’artiste et une exposition permanente avec des panneaux expliquant l’histoire du pavillon ; au premier étage, la baie vitrée, le mobilier d’origine restauré et un espace donnant sur l’atelier constituent le décor, complétés par une cheminée et une perspective sur la Seine et la ville. L’atelier du Pavillon des Indes accueille, dans le cadre d’un partenariat entre la ville et l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, une jeune sculptrice ou un jeune sculpteur récemment diplômé pour une résidence de dix-huit mois afin de leur offrir un lieu de travail et une visibilité publique. Parmi les artistes accueillis figurent Sarah Derat, Mara Fortunatović (2015-2017), Florian Mermin (2019-2021), Magnakobo (2022-2023) et, depuis 2024, Maxence Doré.
