Pavillon des sociétés savantes de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine urbain Pavillon

Pavillon des sociétés savantes de Caen

  • 2 Rue Daniel-Huet
  • 14000 Caen
Pavillon des sociétés savantes de Caen
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Pavillon des sociétés savantes de Caen
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Pavillon des sociétés savantes de Caen
Pavillon des sociétés savantes de Caen
Crédit photo : Karldupart - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
1594
Création de la foire
Fin du XVIIe siècle
Premier pavillon mentionné
Fin du XVIIIe siècle
Construction du pavillon actuel
13 juin 1927
Inscription aux monuments historiques
1944
Endommagé pendant la bataille
2025
Début des travaux de rénovation
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Pavillon des Sociétés savantes : inscription par arrêté du 13 juin 1927

Personnages clés

Arcisse de Caumont A donné ses cours monumentaux dans le pavillon dès 1830.
Colonel Langlois Sa nièce a fait réaménager le pavillon pour y recevoir des toiles léguées au musée des beaux-arts.
Jacques Pasquier A envisagé un projet d'exposition d'œuvres contemporaines au début des années 2000.

Origine et histoire du Pavillon des sociétés savantes

Le pavillon des Sociétés savantes, autrefois appelé « pavillon de la foire » ou « Musée Langlois », est un bâtiment de Caen daté du XVIIIe siècle dont la totalité fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 juin 1927. Conçu à l’origine pour abriter les échevins de la ville chargés de la police de la foire, il occupe l’emplacement du Champ-de-foire formé par la confluence du Canal Robert et d’un bras de l’Orne. La foire franche de Caen, créée en 1594, se développa rapidement et donna lieu à l’aménagement de loges et d’un bastion entre 1616 et 1620 ; le terrain fut acquis dès 1595 et organisé pour l’activité commerciale. Des mentions antérieures évoquent un pavillon de la foire accueillant des cérémonies dès la fin du XVIIe siècle, mais l’édifice actuel paraît dater de la fin du XVIIIe siècle, peut‑être sous le règne de Louis XVI.

Au XIXe siècle, après le transfert de la foire sur le Grand Cours, le bâtiment devint le lieu de réunion des sociétés savantes caennaises — Académie des sciences, arts et belles‑lettres, Société d’agriculture et de commerce, Société linnéenne de Normandie, Société des beaux‑arts, entre autres — et prit le nom de pavillon des sociétés savantes. La Société des antiquaires de Normandie s’y réunissait jusqu’en 1854 et le site abrita un cabinet d’antiquités où Arcisse de Caumont donna ses cours monumentaux dès 1830. À la fin du siècle, la nièce du colonel Langlois fit réaménager le pavillon pour y recevoir les toiles léguées au musée des beaux‑arts, opération qui nécessita en 1888 l’abaissement du plancher du premier étage pour hausser la hauteur sous plafond du rez-de-chaussée.

Le pavillon fut endommagé pendant la bataille de Caen, une partie des collections du musée Langlois y fut détruite, puis le bâtiment fut restauré et le plancher de l’étage rétabli. La salle du premier étage a servi de salle de concerts pour les élèves du Conservatoire ; depuis 1976 le rez‑de‑chaussée a été partagé entre le service de la circulation et une annexe du collège René Lemière. Un projet d’exposition d’œuvres contemporaines rassemblées par Jacques Pasquier, envisagé au début des années 2000, n’a pas abouti.

La ville de Caen, propriétaire, a conclu un accord avec la communauté urbaine Caen la Mer pour transférer dans le pavillon le département théâtral du Conservatoire et de l’Orchestre de Caen ; le transfert définitif du poste central de la circulation est prévu pour l’été 2025 et un bail emphytéotique a été signé en mai 2025. La communauté urbaine prendra en charge la rénovation complète des espaces, l’assainissement (notamment le traitement du salpêtre) et la mise aux normes d’accessibilité et d’accueil du public, y compris la création d’un ascenseur et la surélévation du niveau de plancher du rez‑de‑chaussée ; le début des travaux est envisagé en septembre 2025 pour une ouverture des classes en janvier 2027.

Architecturalement, le pavillon Langlois est un immeuble en pierre de Caen sur trois niveaux d’environ 335 m² de surface de plancher (160 m² au rez‑de‑chaussée, 175 m² à l’étage et combles aménageables). Orienté nord‑ouest / sud‑est, il est bâti en plan en L : l’aile principale, parallèle à la rue Daniel‑Huet, abrite l’entrée, tandis que l’aile en retour donne sur la place Gambetta ; il subsiste une petite cour devant l’aile principale et il est possible qu’une seconde aile prévue pour former un U n’ait jamais été construite. Les deux ailes présentent un étage noble reposant sur un soubassement.

Le pavillon s’insérait initialement dans un jardin logé dans la bouche formée par la confluence des rivières, la façade arrière donnant sur le Canal Robert et la façade nord sur la Noë ; cet environnement a été profondément transformé par les travaux d’urbanisme du milieu du XIXe siècle et, depuis le début du XXe siècle, le bâtiment est enserré sur trois côtés par d’autres constructions, sans trace du jardin d’origine.

La façade sur cour de l’aile principale affiche une symétrie classique sobre : la travée centrale, encadrée de deux pilastres à chapiteaux ioniques, est percée d’une baie rectangulaire unique, les travées latérales présentant chacune deux ouvertures rectangulaires. Une frise ornée d’un motif en clé grecque court le long de l’étage noble et, dans la travée centrale, elle est interrompue par un entablement nu surmonté d’un fronton surbaissé ; le fronton porte une allégorie — une femme montrant un miroir entouré d’un serpent et un lion couché — que Jacques Pougheol interprète comme la Prudence et la Force.

Du côté des jardins et des rivières, l’étage noble est bordé d’un balcon étroit à balustrade de pierre ; entre les baies rectangulaires prennent place des corbeaux richement ouvragés sans fonction porteuse, tandis qu’une corniche soutenue par des consoles groupées deux par deux déborde largement et forme une frise où consoles ornées de triglyphes alternent avec des rosaces sculptées rappelant des métopes.

Liens externes