Origine et histoire du Pavillon
Le Pavillon du Roi occupe la partie centrale du côté sud de la place Royale, devenue place des Vosges, au 1 place des Vosges, et fait face à la statue équestre de Louis XIII. Construit au début du XVIIe siècle, entre 1605 et 1608, il a été financé par la couronne et réalisé sous la maîtrise d’ouvrage de la surintendance des bâtiments du roi ; la maçonnerie fut assurée par le maître maçon Jonas Robelin et la conception est attribuée à Louis Métezeau. Destiné à servir d’entrée principale à la place, dans l’axe de la rue de Birague qui reliait la place à la rue Saint-Antoine, le roi n’y a toutefois jamais résidé. Le pavillon est resté propriété royale jusqu’à la Révolution, puis a connu de nombreux propriétaires et locataires au cours des siècles suivants. Il jouxte l’Hôtel Coulanges (1 bis) et forme, avec le Pavillon de la Reine en vis‑à‑vis au nord, l’ensemble principal de la place ; ces deux pavillons sont plus élevés que les autres bâtiments qui l’entourent. Comme les autres pavillons, il comporte deux étages carrés en brique et pierre et une haute toiture en pavillon, mais s’en distingue par sa plus grande hauteur et par son rez‑de‑chaussée en pierre percé de trois arcades inégalement hautes, scandées de pilastres doriques cannelés évoquant un arc de triomphe. Le premier étage était à l’origine l’étage noble occupant tout le pavillon ; au XVIIe siècle il comprenait une grande salle centrale traversante, un cabinet à l’ouest et, à l’est, deux cabinets séparés par une petite pièce centrale. Transformé ensuite en immeuble locatif puis en copropriété, cet étage a subi d’importantes modifications, surtout au XIXe et au début du XXe siècle, avec cloisonnements et création d’entresols pour répondre à la demande locative. Des travaux entrepris en 2018 ont permis de dégager des plafonds à poutres et solives originels et de mettre au jour, dans les trois pièces orientales, des décors peints à l’huile bien conservés, datables de la première moitié du XVIIe siècle. Le décor le plus élaboré se situe dans l’ancien cabinet sud‑est : les solives portent des motifs blancs et ocres sur fonds rouges, bleus et ocres, alternant cuirs découpés à rosace centrale et anges en buste ou entrelacs enrichis de tiges florales. Le plafond de l’ancienne petite pièce centrale présente, en camaïeu de brun et d’ocre, des motifs floraux stylisés alternant avec des cartouches de formes variées. Dans l’ancien cabinet nord‑est, seules les poutres de rive sont ornées, en camaïeu d’ocre et de brun, de motifs stylisés et de dentelures, tandis que les solives reçoivent une couche monochrome brune similaire à la préparation des parties décorées. Cette peinture monochrome, que l’on retrouve sur les autres plafonds de l’étage, dans l’ancienne grande salle et l’ancien cabinet ouest, peut être interprétée soit comme une couche préparatoire pour un décor peint non réalisé, soit comme une finition en faux bois destinée à uniformiser les éléments. Les parties extérieures de l’édifice sont classées au titre des monuments historiques depuis 1956 et certaines parties intérieures ont été inscrites en 2022.