Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème à Paris 7ème dans Paris 7ème

Patrimoine classé Hotel particulier classé

Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème

  • 118 Rue de Grenelle
  • 75007 Paris 7e Arrondissement
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Petit Hôtel de Villars - Paris 7ème
Crédit photo : Moonik - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
1645-1647
Construction initiale
1710
Acquisition par Villars
1717-1722
Extension par Robert de Cotte
1772
Vente au duc de Brissac
1829
Acquisition par Forbin-Janson
1849-1853
Restauration par Bartaumieux
1952
Occupation par la communauté apostolique
1961
Acquisition par l'Association Sainte-Marie
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La décoration de la salle de Compagnie et du grand Salon : classement par arrêté du 30 septembre 1954 ; L'hôtel (sauf les ailes sur la cour) , ainsi que le sol du jardin : inscription par arrêté du 30 septembre 1954

Personnages clés

Jacques Le Coigneux Constructeur de la première bâtisse rue de Grenelle.
Maréchal de Villars Propriétaire qui fit d'importants aménagements intérieurs et extérieurs.
Robert de Cotte Architecte responsable de l'extension de l'aile principale.
Nicolas Bartaumieux Architecte ayant restauré et restructuré le petit hôtel au XIXe siècle.
Hippolyte Destailleur Architecte ayant dirigé des réaménagements dans les années 1880-1890.

Origine et histoire de l'Hôtel

Le petit hôtel de Villars est un hôtel particulier du VIIe arrondissement de Paris, situé au 118 rue de Grenelle; son aile principale remonte au XVIIIe siècle et l’édifice jouxte la mairie du 7e, pour laquelle il avait été conçu à l’origine comme prolongement. Propriété privée de l’Association Sainte-Marie de Neuilly, il est loué à l’établissement scolaire privé Paul Claudel‑d’Hulst pour sa section collège et n’est pas ouvert au public, sauf occasions exceptionnelles. La décoration du grand Salon et de la salle de Compagnie est classée au titre des monuments historiques, tandis que l’hôtel (sauf les ailes sur la cour) et le sol du jardin sont inscrits depuis le 30 septembre 1954.

L’histoire du lieu est bien documentée dès le XVIIIe siècle, par des mémoires d’architecture et des études historiques, en grande partie en raison de la notoriété du maréchal de Villars et des liens de l’hôtel avec la mairie du 7e. Au milieu du XVIIe siècle, le faubourg Saint‑Germain restait peu urbanisé et la première bâtisse rue de Grenelle fut édifiée par Jacques Le Coigneux entre 1645 et 1647; elle passa ensuite à Philippe de Montaut, duc de Navailles, puis par héritage et location à divers propriétaires, avant d’être achetée par le maréchal de Villars le 26 février 1710. Villars fit procéder à d’importants aménagements intérieurs et fit notamment édifier un portail par Germain Boffrand; en 1717 il confia à Robert de Cotte l’extension vers l’ouest qui devint l’actuelle aile principale achevée vers 1722 et destinée à accueillir ses appartements d’apparat.

Après la mort du maréchal, la propriété changea de mains, fut vendue en 1772 au duc de Brissac qui transforma le jardin à l’anglaise et y installa des collections, puis, à la suite des événements révolutionnaires, les deux hôtels furent saisis et affectés au ministère de l’Intérieur; sous la Restauration la propriété revint à ses héritiers et fut finalement adjugée en 1829 à Antonie et au marquis de Forbin‑Janson. Durant le XIXe siècle la propriété fut morcelée par cessions de parcelles et connut plusieurs changements d’adresse avant de conserver depuis 1838 le numéro 118.

En 1849 le grand et le petit hôtels furent vendus séparément; la marquise de Portes fit restaurer et restructurer le petit hôtel entre 1849 et 1853 sous la direction de l’architecte Nicolas Bartaumieux. En 1858 le banquier Meyer Cahen d’Anvers l’acheta et l’hôtel devint un haut lieu de la vie mondaine du Tout‑Paris, recevant concerts et salons où figurèrent probablement de nombreuses personnalités contemporaines. Des réaménagements datent encore des années 1880–1890 sous la direction d’Hippolyte Destailleur. Après plusieurs changements de propriétaires au XXe siècle, la propriété passa notamment entre des mains privées avant d’être occupée à partir de 1952 par la communauté apostolique Saint‑François‑Xavier qui y fonda le collège Sainte‑Marie des Invalides. L’Association Sainte‑Marie des Invalides, devenue Sainte‑Marie de Neuilly, acquit l’hôtel en 1961 et en reste propriétaire; le lieu abrite depuis la section collège du collège‑lycée privé catholique Paul‑Claudel‑d’Hulst, issu de diverses fusions, et des tentatives de cession ont été repoussées par la municipalité et la communauté scolaire.

L’ensemble suit un plan classique d’hôtel particulier du faubourg Saint‑Germain : deux ensembles distincts séparés par une cour d’honneur pavée, prolongés au nord par un jardin, sur une parcelle quasi rectangulaire d’environ 2 620 m² organisée suivant un axe nord‑sud. Le cœur de l’hôtel est constitué d’une aile principale en fond de cour encadrée de deux ailes latérales; une annexe de moindre ampleur, au sud, assure l’accès à la rue de Grenelle. L’ex‑aile dépendante, devenue hôtel de plein droit, porte les traces des réaménagements successifs destinés à compenser sa faible taille initiale et à lui conférer une autonomie fonctionnelle.

L’aile principale, la plus ancienne, suit les plans de Robert de Cotte et conserve des traces de son passé commun avec la mairie du 7e, notamment d’anciennes portes de liaison désormais condamnées; elle est inscrite au titre des monuments historiques. Structurellement elle est contiguë aux bâtiments des nos 122 et 116 et s’élève sur cinq niveaux : un sous‑sol commun, un rez‑de‑chaussée surélevé, un premier et un deuxième étage et des combles partiellement aménagés. Le rez‑de‑chaussée comprend une enfilade de trois salles donnant sur le jardin, prolongée initialement par la Galerie du grand hôtel, ainsi que deux antichambres sur la cour d’honneur; l’agrandissement entrepris au milieu du XIXe siècle transforma l’ancien Cabinet doré en grand Salon, expliquant la différence de profondeur des pièces et la condamnation d’une garde‑robe. Le premier étage conserve un agencement proche de l’état d’origine alors que le deuxième étage présente des pièces de faible ampleur organisées autour d’un couloir central, témoignant de leur ancienne fonction de chambres de service.

À l’extérieur, l’aile présente deux façades en pierre de taille semblables, l’une sur la cour d’honneur et l’autre sur le jardin, percées respectivement de huit et de douze grandes fenêtres et surmontées d’un fronton appuyé sur des refends. La sobriété générale est animée par trois reliefs floraux et animaliers sur la terrasse dominant l’escalier du jardin, ainsi que par deux devises latines gravées en lettres d’or sous les frontons exprimant, selon l’interprétation du maréchal de Villars, la double idée de vengeance et de pacification née de la victoire de Denain.

Les deux ailes latérales complètent l’ensemble : l’aile Est, aménagée au XIXe siècle, constitue l’entrée principale depuis la cour avec un perron et un vestibule dallé en marbre, desservant les salons d’apparat et un escalier d’honneur; l’aile Ouest, également du XIXe siècle, comporte plusieurs niveaux et entresols et a servi aux logements et aux pièces de service. L’aile Sud, documentée notamment par Eugène Atget, sépare la rue de la cour d’honneur et présente des façades de style Second Empire moulurées, avec mascarons, cartouches et balustrades, ainsi que deux fontaines à tête de lion ornées de figures mythologiques; ces aménagements participent à l’autonomisation et à la distinction architecturale de l’hôtel sur la rue de Grenelle.

Liens externes