Origine et histoire
Le phare de Beauduc, à la Pointe des Sablons sur la commune d'Arles, est le dernier phare construit en Camargue, après ceux de Faraman et de la Gacholle. Isolé entre les étangs et la mer, il protège les navires des bancs de sable du Grand-Rhône et reste difficile d'accès. Un amer en charpente de bois avait été implanté en 1865. Après le naufrage du vapeur Pergame le 1er janvier 1898, un projet de phare fut lancé pour améliorer la signalisation des côtes camarguaises et éviter la confusion entre le feu de Faraman et celui de Planier, source de nombreux naufrages. Par décision ministérielle du 18 juillet 1898 la construction à Beauduc fut officialisée afin de baliser l'anse du même nom. Les plans de l'ingénieur Combarnous, élaborés en 1900, furent approuvés ; l'ensemble phare et logements fut construit par l'entrepreneur Aubran entre 1901 et 1903 et mis en service en 1903. Il s'agit d'un feu de jalonnement côtier de faible hauteur (27,20 m) destiné à signaler le danger de la pointe de Beauduc. Le fût est en pierre de taille et la lanterne en bronze ; il est équipé d'une optique catadioptrique de 0,50 cm de diamètre, avec un feu tournant à deux éclats groupés et quatre panneaux, d'une portée de dix-sept milles. Jusqu'à son électrification en 1970 il a été exploité par quatre gardiens, appelés électromécaniciens de phare. Au début de 1953 un signal sonore à air comprimé constitué de trois pavillons fut installé pour les faibles visibilités, puis abandonné en 1980. En 1970 un aérogénérateur devint la source d'énergie principale et un générateur solaire photovoltaïque assura l'alimentation de secours. Le bâtiment des gardiens derrière la tour comporte sept chambres, deux magasins, deux cuisines et un grand vestibule séparant deux appartements ; l'habitation, longue de 20,50 m sur 6,60 m, est surélevée de 1,60 m pour être à plus de trois mètres au‑dessus du niveau de la mer, ce qui la protège des entrées marines par vent du sud, et une écurie se trouvait à une centaine de mètres (description d'avant-guerre pour deux familles). Le phare a conservé son aspect architectural d'origine. Totalement automatisé depuis juillet 2001, il n'est pas accessible au public ; depuis 2004 son alimentation électrique est assurée par des capteurs solaires installés au sommet de la tour. La maison du gardien est barricadée et, malgré la réfection du toit en 2007, restait dégradée. Le phare, les façades et toitures du logement des gardiens ainsi que la terrasse ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 18 janvier 2013. En 2017 une commission nautique, à l'initiative du Service des Phares et Balises, a décidé d'éteindre définitivement le feu en raison de l'accès difficile et de problèmes de fonctionnement ; le balisage maritime a été adapté en replaçant la bouée de Beauduc et en augmentant la portée de ses feux ainsi que celle de la bouée de Faraman. Le phare de Beauduc a été définitivement éteint le 17 septembre 2019.