Origine et histoire
Le phare de l'îlet de Petite-Terre, réalisé dans le cadre de la série de phares types du programme national de 1825, est le plus ancien phare de la Guadeloupe. Il se situe sur l'îlet de Terre-de-Bas, la plus grande des deux îles de la Petite-Terre, à une dizaine de kilomètres au sud-est de la Pointe des Châteaux (commune de Saint-François) et au sud-sud-ouest de l'île de La Désirade. En 1826, la famille Thionville obtint la concession de l'île de la part de Charles X et dut, en contrepartie, assurer le balisage en allumant notamment de grands feux de bois chaque soir pour signaler l'île aux navires. Les travaux du phare commencèrent en 1838 ; il s'agit d'une tour cylindrique de 20 mètres, entourée à sa base par des logements et des magasins, dont le sommet culmine à 35 mètres au-dessus du niveau de la mer. Mis en service le 9 juillet 1840, il était initialement doté d'une lanterne fabriquée à Paris, transportée par le navire René pour la somme de 13 800 francs, et dont l'éclat était visible jusqu'à 15 milles. En 1934 la lanterne fut remplacée par un brûleur circulaire alimenté au pétrole. Le phare fut automatisé en 1972, date à laquelle les derniers habitants et le gardien quittèrent l'îlet. L'îlet et ses abords forment une réserve naturelle ; le phare ainsi que son enclos en pierres sèches, la citerne et les appentis ayant servi d'habitat et de cuisine bénéficient d'une protection au titre des monuments historiques depuis le 28 mars 2002. Localement, le site a été surnommé « phare du bout du monde ». Entre les deux îlets de la Petite-Terre, une passe étroite, accessible par l'ouest entre les récifs du Mouton, donne accès à un lagon préservé offrant un mouillage et l'accostage devant des plages de sable fin, tandis que l'est du lagon est fermé par des récifs dangereux pour la navigation.