Origine et histoire du Phare de Vallières
Le Phare du Port, appelé aussi phare de Vallières, se dresse sur la falaise de Vallières à Saint-Georges-de-Didonne, dominant le port et l'estuaire de la Gironde. Dès 1860, Saint-Georges jouait un rôle important pour l'entrée de la Gironde grâce à ses deux maisons-phares, l'une à la pointe de Suzac et l'autre près du port ; leur alignement formait le troisième repère permettant d'emprunter le chenal principal en évitant les bancs de sable. En 1897, on décida de simplifier le système de guidage : l'alignement de Terre Nègre fut supprimé et remplacé par un éclairage amplifié de Saint-Georges, le feu de Suzac reçut une lentille plus importante et le feu de Vallières, jugé trop bas, dut être élevé à 29 mètres au-dessus du sol. Selon les sources, le nouveau phare aurait été dessiné par l'ingénieur Alexandre et construit entre 1900 et 1901 ; d'autres documents indiquent qu'en 1898 la municipalité confia la réalisation au sous-ingénieur des Ponts et Chaussées Émile Gabaud, que l'entrepreneur Simon Brunet en assura l'exécution et que les travaux se terminèrent en 1902. La tour carrée est en pierres de taille, posée sur un fort soubassement à gradins et coiffée d'une coupole en cuivre nervuré ; l'édifice adopte un vocabulaire classique avec une corniche très saillante, un fût à léger bossage, un entablement d'ordre dorique dont les triglyphes sont transformés en modillons, et un parapet ajouré en pierre. La lanterne en pierre présente des angles abattus en retrait et une petite corniche moulurée ; elle est surmontée d'une boule de décompression et pourvue d'un chéneau dissimulé par une bande de cuivre ouvragée. L'entrée s'orne d'un décor dorique en granit et les fenêtres portent une légère corniche toscane ; une corniche supportée par des consoles en volutes reçoit une balustrade qui court autour de la lanterne. La tour comporte quatre étages : elle mesure 29 mètres de haut et la lanterne ajoute environ 7 mètres, portant la hauteur au sommet à 36 mètres. L'accès à la plate-forme sommitale se fait par un escalier de 144 marches formant une cage cylindrique, doublée en briques pour éviter les moisissures et éclairée par quatre fenêtres côté est et ouest ; les marches à noyau sont ornées d'un astragale. Du mécanisme d'éclairage subsistent la colonne en fonte, la lentille annulaire et un feu de secours électrique ; le phare a été électrifié en 1947 et désaffecté le 28 juin 1969. Construit à proximité de l'ancienne maison-phares détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, il porte encore, surtout sur sa face nord, des impacts d'obus reçus en 1945 lors des combats de libération de la poche de Royan et a été partiellement reconstruit après-guerre. La construction du port pétrolier du Verdon entraîna le déplacement des passes vers le nord et rendit inutile l'alignement de Saint-Georges, qui fut éteint en 1969. Le site bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques : inscription pour ses dépendances le 23 mai 2011 et classement pour le phare le 23 octobre 2012. Le phare est ouvert à la visite de juin à septembre ; du sommet la vue porte sur une partie de la côte de Beauté et sur les côtes médocaines voisines.