Phare et fort de Penfret à Fouesnant dans le Finistère

Phare et fort de Penfret

  • 29170 Fouesnant
Phare et fort de Penfret
Phare et fort de Penfret
Phare et fort de Penfret
Crédit photo : Raphodon - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Le phare et le fort de Penfret, situés sur l'archipel des Glénan, en totalité, y compris le sol d'assiette et les deux enceintes (cad. N 6, 7, 49) : inscription par arrêté du 31 décembre 2015.

Origine et histoire

L'île de Penfret, dans l'archipel des Glénan, est reconnue pour ses puits d'eau douce et ses mouillages protégés, ce qui lui confère une importance stratégique depuis le XVIIIe siècle ; en 1755 l'ingénieur La Sauvagère proposait déjà d'y établir une batterie. Malgré la construction du fort Cigogne la même année, l'archipel resta fréquenté pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire par des corsaires et des croisières de blocus britanniques qui occupaient le mouillage de Penfret, hors de portée de l'artillerie. Les commissions de défense de 1818, 1825 et 1836 réaffirmèrent la nécessité d'occuper l'île ; en 1825 on préconisait la construction d'un fort pour protéger le passage entre les Glénan et la pointe de Trévignon ainsi que les mouillages orientaux. La Commission mixte de 1841 renouvela cette recommandation et demanda, en complément de la modernisation du fort Cigogne, l'établissement d'une batterie associée à une tour crénelée destinée à servir de réduit pour la batterie et pour l'île. Le projet prévoyait un armement de trois canons de 30 livres, trois obusiers de 22 cm et deux mortiers de 32 cm, avec quarante servants pour les pièces et un poste de vingt fantassins dans le réduit. La Commission des Phares et le service des Ponts et Chaussées choisirent par ailleurs Penfret pour implanter le premier feu des Glénan : la construction du phare commença à la fin de 1836 et le feu fut mis en service le 1er octobre 1838. La tour mesure 18,80 mètres du sol à la plateforme, laquelle se trouve à 33,30 mètres au-dessus de la mer au plein équinoxe ; la première phase des travaux coûta 2 000 francs, la seconde 40 000 francs, soit un total de 42 000 francs pour un montant autorisé de 43 583,91 francs. En 1898 le phare fut équipé d'un brûleur à incandescence à vapeur de pétrole pour augmenter sa puissance lumineuse, il fut électrifié en 1951 et automatisé et télécontrôlé depuis Concarneau à partir du 30 avril 1993. Le fort de Penfret fut édifié entre 1841 et 1847 et une batterie fut mise en place en 1842 ; il s'agissait d'une batterie semi-circulaire avec un réduit rectangulaire qui intégra le phare déjà existant, l'enceinte crénelée du fort servant alors de soubassement à la tour. La présence du phare sur l'emplacement prévu pour le réduit imposa une solution d'intégration : la tour fut entourée d'une enceinte reliée à un corps de garde crénelé prévu pour soixante hommes, en remplacement de la tour initialement envisagée. Ces travaux reprirent en 1858 ; en janvier 1859 l'épaulement de la batterie était presque achevé et l'excavation du réduit avait commencé, la batterie et le réduit furent achevés en 1860 et, à la fin de l'exercice 1861, seules restaient à construire deux plates-formes pour mortiers. En 1858 François-Adolphe Théroulde, propriétaire des Glénan, accepta de céder gratuitement les parcelles nécessaires en échange de la rétrocession des terrains après usage militaire et de l'interdiction d'activités économiques par les occupants, mais cet accord ne fut pas validé par le ministère de la Guerre et il fut exproprié en 1859 moyennant 4 000 francs d'indemnité. Un poste de défense anti-sous-marin armé de deux canons de 90 mm est mentionné en 1918 ; au début de la Seconde Guerre mondiale un détachement assurait la surveillance du câble reliant l'île au continent et une batterie provisoire de quatre canons de 95 mm y fut installée dès 1939. Pendant l'Occupation, les Allemands utilisèrent le corps de garde crénelé comme casernement pour les servants de deux pièces antiaériennes placées sur les glacis et ôtèrent une bretèche pour poser une passerelle au-dessus du fossé. Le réduit appartient aux Phares et Balises et fait l'objet depuis 2012 d'une restauration menée par l'association Plein Phare sur Penfret, qui dispose d'une autorisation d'occupation temporaire ; la batterie, propriété du Conservatoire du littoral, reste à l'abandon. Le phare se situe à l'extrémité nord‑est de l'île de Penfret, elle-même à l'extrémité est de l'archipel des Glénan, commune de Fouesnant (Finistère) ; c'est une tour pyramidale tronquée blanche avec lanterne rouge, accolée à une maison abritant les locaux techniques, à l'intérieur de l'enceinte de l'ancien fort. L'ensemble a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 31 décembre 2015 et le phare a été classé sur proposition de la Commission nationale des monuments historiques le 20 avril 2017.

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