Origine et histoire du Phare du Pilier
Les phares de l'île du Pilier, sur la commune de Noirmoutier-en-l'Île (Vendée), font partie du balisage sud de l'estuaire de la Loire et sont gérés depuis 1905 par le Service des phares et balises de Saint-Nazaire. L'île du Pilier est un site protégé du Conservatoire du littoral.
Le premier phare, allumé en 1829, était une tour cylindrique en maçonnerie de pierre de taille de 29,50 m (32,50 m au-dessus de la mer) édifiée sur un soubassement carré ; sa construction fut réalisée d'après les plans de l'ingénieur Plantier par l'entrepreneur Pierre Termeau entre 1827 et mai 1828. Une restauration et la construction des dépendances pour les gardiens furent approuvées en 1860 et exécutées entre 1861 et 1866 en raison de la mauvaise qualité des matériaux récupérés sur la grève. En 1870 la lanterne fut modifiée pour recevoir un brûleur au pétrole, mais la chaleur dégagée endommagea les soudures et entraîna la décision de construire une nouvelle tour ; en 1872 on bâtit également un magasin aux huiles.
La seconde tour, allumée le 12 septembre 1877, est un tronc de pyramide en moellons de 30,20 m de hauteur, couronné d'une murette de galerie en briques rouges et posé sur un soubassement carré en pierres apparentes ; sa construction, menée du 4 juin au 15 octobre 1877, fut réalisée en moins de cinq mois, record national. Le dispositif lumineux fut adapté au fil du temps (feu à trois éclats groupés toutes les 20 secondes en 1903) et des moyens sonores furent installés (sirène de brume en 1910, appareil plus puissant en 1934). L'optique fut retirée le 14 juillet 1944 et déposée à Challans ; le feu fut rallumé le 13 août 1945 et la sirène remise en service en mai 1946. Deux aérogénérateurs furent installés en 1966 et le phare a été automatisé en 1996, télécontrôlé depuis Saint-Nazaire.
L'ensemble comprend la grande lanterne peinte en rouge, une demi-lanterne sur la face sud-est située à sept mètres du sol qui diffuse un secteur rouge scintillant continu, l'ancienne tour cylindrique coiffée de l'antenne de la radiobalise et les anciens locaux techniques et logements de gardiens peint en blanc et couverts en tuiles. Le site fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 décembre 2011, puis d'un classement le 3 octobre 2012.