Pierre aux Fées de Saint-Micaud en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Menhirs Pierre

Pierre aux Fées de Saint-Micaud

  • Le Bourg
  • 71460 Saint-Micaud
Crédit photo : GdeLaB - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Menhir dit La Pierre-aux-Fées (cad. B2 278) : classement par décret du 26 août 1923

Origine et histoire de la Pierre aux Fées

La Pierre-aux-Fées, aussi appelée menhir de Saint‑Micaud, se trouve sur la commune de Saint‑Micaud (Saône‑et‑Loire). La carte de Cassini représente deux pierres dressées dans le village, distantes d’environ 5 m suivant un axe nord‑sud. L’une d’elles fut renversée au début du XIXe siècle, volontairement brisée et ses fragments incorporés à un bâtiment en construction. La seconde pierre s’écroula dans la nuit du 24 au 25 janvier 1871 à la suite d’un dégel et fut enfouie trois ans plus tard par le propriétaire du terrain. En 1911, Victor Berthier, président de la Société d’histoire naturelle d’Autun et correspondant de la commission des monuments mégalithiques pour la Saône‑et‑Loire, fit entreprendre son exhumation pour la relever. La tradition orale laissait entendre que la pierre portait des gravures ; après exhumation Berthier confirma l’existence de plusieurs motifs et en avertit Joseph Déchelette, qui se rendit sur place le 16 février 1911. Déchelette identifia notamment un serpent cornu et un « foudre de Jupiter » et attribua l’ensemble à un culte gallo‑romain dédié à Magna Mater. Le 28 février 1911, avec des moyens fournis par Eugène Schneider, le menhir fut déplacé de 37 m vers l’ouest et redressé en bord de route. Le menhir est classé au titre des monuments historiques depuis le 26 août 1928.

Le menhir est un bloc d’arkose silicifiée haut de 6,35 m et pesant environ 15 tonnes. Le bloc devait affleurer naturellement avant son extraction ; il est érodé sur trois faces et la quatrième a été régularisée par bouchardage, sauf dans sa partie sommitale. La gravure serpentiforme mesure 4,20 m de long ; elle comporte huit ondulations devenant progressivement géométriques et se termine par un trident. À mi‑hauteur du serpentiforme apparaît un cercle muni d’appendices. Sous ce dessin, plusieurs gravures visibles uniquement en lumière rasante montrent une sorte de crosse, un signe en « U » et divers traits érodés. Le « foudre » décrit par Déchelette est constitué de deux tridents inversés reliés par un trait vertical portant une forme sub‑rectangulaire surmontée de crochets, l’ensemble étant interprété comme une figuration anthropomorphe très stylisée. Certains motifs (serpentiforme, signe en U, crosses) sont fréquents dans le mégalithisme atlantique, tandis que le signe anthropomorphe est plus spécifique au sud de la France ; le cercle pédonculé a été rapproché de « l’objet » propre aux statues‑menhirs du groupe rouergat. Le décor, réalisé par piquetage, est antérieur à l’emploi d’outils métalliques. Par comparaison, les motifs communs avec le mégalithisme atlantique sont datés du Néolithique ancien, le signe anthropomorphe est attribué au Néolithique moyen et « l’objet » au Néolithique final.

Les traditions liées au menhir sont classiques et partagées avec d’autres mégalithes : une légende fait des deux pierres un paysan et sa femme pétrifiés pour avoir manqué de respect lors du passage d’une procession ; une autre les associe à la victoire d’un chef gaulois dans un lieu appelé Les Combats, toponyme qui résulte en réalité d’une déformation du mot « combe » et qui, jusqu’au XVIIIe siècle, désignait le hameau sous le nom Les Combains.

Liens externes