Origine et histoire de la Pierre de Gargantua
La Pierre de Gargantua est un menhir situé sur la commune de Neaufles-Auvergny, dans le département de l’Eure.
Le mégalithe se trouve planté au milieu d’un champ, au nord de la commune.
Il s’agit d’un bloc de grès haut de 4 mètres, d’une largeur moyenne de 2,10 mètres et d’une épaisseur de 0,85 mètre.
Le pourtour au niveau du sol mesure 5,36 mètres et, à hauteur d’homme, 4,20 mètres.
Le monument est attribué au Néolithique.
Sa plus ancienne mention connue remonte à 1298, sous la forme d’un titre latin : « Totam partem situm in parrochia sancti Hylarii de Nealpha in pratis de longa petra ».
Le menhir est signalé de nouveau en 1829 par Frédéric Galeron, qui le qualifie d’« obélisque très droit » et rapporte qu’il est appelé localement la « pierre à affiler de Gargantua ».
En 1832, Auguste Le Prévost le décrit comme un menhir de 12 à 13 pieds de haut et d’environ 5 pieds de large, en grès de grain fin propice à l’aiguisage des outils ; il indique également que l’on avait découvert puis détruit près du monument des fondations de bâtiment et que le terrain dépendait autrefois de l’abbaye de Lyre.
Le vicomte de Pulligny le mentionne en 1879 comme « une pierre de 4 m de hauteur portant le nom de Gargantua ».
Léon Coutil fournit une description précise dans son Inventaire des menhirs et dolmens de France : Eure, publié en 1896.
Le menhir a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 22 juin 1934.
L’usage de cette pierre très dure pour aiguiser les outils agricoles a suscité des légendes attribuant son origine au géant Gargantua.
Auguste Le Prévost rapporte en 1832 la tradition selon laquelle Gargantua s’en servait pour affiler sa faux et, l’ayant jugée inutile, la jeta au milieu de la vallée.
La version publiée par le vicomte de Pulligny en 1879 raconte une variante plus développée : Gargantua, de passage près de Rugles en période de moisson, aurait rapporté une grande faux des forges locales, l’aurait affûtée sur cette pierre puis l’aurait jetée sur place ; depuis lors, les habitants se seraient servis de la pierre pour affiler leurs outils.