Origine et histoire de la Pierre Pèse
Le dolmen dit La Pierre Pèse (Pèze), aussi appelé Pierre Levée de Panessac, Pierre Levée de Saint-Saviol ou Pierre-Folle de Saint-Saviol, se trouve à Limalonges dans les Deux-Sèvres. Les premières mentions de l'édifice sont dues au baron Dupin, préfet du département, et des fouilles sommaires y furent pratiquées en août et novembre 1802 par M. Joseau, professeur à Niort, à la demande de l'administration préfectorale. Le dolmen a été classé au titre des monuments historiques en 1889. La table de couverture, en forme de soufflet, mesure 7,30 m de long, 3,50 m de largeur maximale et présente une épaisseur de 1,15 m du côté sud ; elle repose sur trois piliers de hauteurs inégales, deux au nord et un au sud, et est légèrement penchée vers le nord. D'autres dalles visibles à l'ouest n'atteignent pas la table, tandis que la face est de la table a été en partie mutilée. Le tumulus signalé par Joseau et Dupin n'est plus visible ; les dalles sont en calcaire. Les fouilles de Joseau avaient livré des ossements humains (fragment d'humérus, vertèbres cervicales, mandibule, rotules), des éclats de silex très tranchants, deux fragments de haches polies et des os aiguisés assimilés à des pointes de flèches, mais ce matériel est désormais perdu. En 1889, une nouvelle intervention dans les déblais de Joseau aurait permis de découvrir d'autres objets, dont le détail n'est pas connu. Selon la tradition locale, un général serait enterré sous le dolmen, et une autre légende rapporte que des auges entourant le monument ne devaient pas être déplacées sous peine de terribles châtiments : des charretiers qui enfreignirent cet interdit auraient vu leurs chevaux mourir et leurs charrettes détruites, et le seul charretier ayant réussi à les sortir du bois aurait été foudroyé. Deux de ces auges, qui servaient d'abreuvoirs près d'un puits, demeurèrent longtemps visibles avant d'être finalement brisées par un carrier. La bibliographie signale notamment l'Inventaire des mégalithes de la France, volume consacré aux Deux-Sèvres par Georges Germond, qui traite de ce dolmen (p. 72-74).