Pierre Tourneresse de Cairon dans le Calvados

Patrimoine classé Tumulus Cairn Dolmens

Pierre Tourneresse de Cairon

  • 7 Rue des Lilas
  • 14610 Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Pierre Tourneresse de Cairon
Crédit photo : Roi.dagobert - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Mégalithe nommé La Pierre Tourneresse (cad. D 32) : inscription par arrêté du 19 mai 1954

Origine et histoire de la Pierre Tourneresse

La Pierre Tourneresse est un dolmen situé au nord de la commune de Cairon, dans le Calvados. Le site était connu dès le XIXe siècle, mais son intérêt archéologique n’a été reconnu qu’à partir de 1992 ; auparavant, la « Pierre Tourneresse » correspondait à une large table de couverture entourée d’un amoncellement de dalles suggérant un cairn. À partir de 1996, quatre campagnes de fouilles dirigées par Emmanuel Ghesquière ont été menées sur le site. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 19 mai 1954.

Le dolmen occupe une terrasse proche du vallon du Vey, petit affluent de la Mue. Le tumulus, presque circulaire et de 24 m de diamètre, est délimité par un mur de parement en petites dalles de calcaire issues de carrières probablement situées à proximité. Le tertre servit de carrière à l’époque gallo-romaine, si bien que les parties est et ouest du tumulus d’origine sont aujourd’hui manquantes. L’intérieur du cairn est structuré par des rayons de grandes dalles qui délimitent des caissons.

Le tumulus renferme deux chambres funéraires rectangulaires. La plus grande mesure 4 m de long sur 3 m de large et est précédée d’un couloir de 8,80 m ouvrant à l’est ; elle comporte une petite alcôve au nord et ses parois alternent murets en pierres sèches et orthostates. Elle était recouverte de trois dalles de couverture, dont une seule demeurait encore en place en 1992, et le sol était dallé dans le petit cabinet latéral et près des piliers d’entrée. La seconde chambre, de forme plus poire et de dimensions plus modestes, est précédée d’un court couloir ouvrant à l’ouest ; elle est délimitée uniquement par des murets de plaquettes et présentait un sol dallé ; elle devait comporter une voûte en encorbellement et pourrait avoir été construite indépendamment ou ajoutée ultérieurement par recréusement du tumulus.

Sous le monument, les fouilles ont mis au jour les traces d’un habitat antérieur constitué d’une maison de 15 m sur 7 m entourée de plusieurs constructions domestiques, daté de 4400 av. J.-C. Durant la Seconde Guerre mondiale, la grande chambre fut excavée et les ossements découverts furent rejetés dans une fosse située au sud ; ces restes, retrouvés sous forme d’esquilles, correspondent à environ huit individus, dont au moins cinq adultes. La petite chambre contenait le corps d’un enfant et une canine perforée, probablement un pendentif, a été mise au jour sur place. Le mobilier funéraire se limite à plusieurs fragments de poteries attribués à des coupes à socle du Chasséen septentrional. La datation par le carbone 14 des ossements de la grande chambre situe ces inhumations au début du IVe millénaire (3900/3700 av. J.-C.).

Selon la tradition, la Pierre Tourneresse aurait la faculté de tourner sur elle-même, une légende partagée par plusieurs mégalithes de la région portant des noms semblables, notamment la Pierre Tourneresse à Gouvix, la Pierre tournante à Fresney-le-Puceux, la Pierre Tournante à Livarot et la Pierre Tourniresse, aujourd’hui disparue, entre Thaon et Colomby-sur-Thaon.

Liens externes