Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Dolmens Allées couvertes

Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre

  • 52 Chemin de la Carrière
  • 95270 Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
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Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Pierre Turquaise de Saint-Martin-du-Tertre
Crédit photo : Clicsouris - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen dit Pierre Turquaise : classement par liste de 1900

Origine et histoire de la Pierre Turquaise

La Pierre Turquaise, ou Pierre Turquoise, est une allée couverte située à Saint-Martin-du-Tertre dans le Val-d'Oise ; la plus vaste et la plus célèbre des allées couvertes de la région parisienne, elle est devenue l'archétype des sépultures associées à la culture Seine-Oise-Marne. Le monument se dresse dans une petite clairière du lot 63 de la forêt de Carnelle, à 110 m d'altitude, sur le coteau du ru de Presles, à 2 km au sud-est du bourg de Presles et à 2,5 km à l'ouest du bourg de Saint-Martin-du-Tertre ; le GR 1 passe à proximité. Il est situé à 200 m au nord-ouest du menhir de Saint-Martin-du-Tertre et à une courte distance de l'allée couverte du Blanc Val et du dolmen de la Pierre Plate. L'origine du nom Turquaise ou Turquoise est inconnue ; le terme Turquaise a parfois été mis en relation avec les Turcs, assimilés dans certains cas aux païens ou aux infidèles pour désigner des sites antiques. En 1755, le site aurait été vidé et aménagé en chenil pour les chiens de chasse du prince de Conti, travaux au cours desquels le monument fut probablement surcreusé. Les travaux de restauration menés à la fin des années 1980 ont constaté que le monument avait été totalement vidé et surcreusé, probablement lors de ces aménagements. Par la suite, il servit de cabane pour les bûcherons. En 1842, menacé d'être débité en pavés pour les rues de Paris, il échappa à la destruction grâce à l'intervention du préhistorien Alexandre Hahn, qui en donna une description en 1864 accompagnée d'un plan dressé par M. Mangeant. Ce plan, erroné, fut repris et publié par P. de Mortillet en 1911 puis rectifié par Adrien de Mortillet ; Jean-Baptiste Grimot publia une notice sur le monument en 1878, et la Pierre Turquaise bénéficiait déjà, à la fin du XIXe siècle, d'une certaine célébrité. La protection au titre des monuments historiques fut décidée en 1874 et confirmée en 1887 et 1900. Vers la fin de 1922, une partie de la table de couverture et le linteau de l'entrée s'effondrèrent ; E. Giraud mena une restauration en 1930, insuffisante car un nouvel effondrement survint ensuite. La deuxième restauration, réalisée en 1969, permit notamment la découverte des sculptures du linteau. Dans la nuit du 14 au 15 décembre 1985, le site fut gravement endommagé par un attentat à l'explosif jamais revendiqué : le linteau fut pulvérisé et plusieurs tables de couverture soulevées, endommageant les orthostates. Une campagne de restauration conduite par les Monuments Historiques suivit et, pour des raisons de sécurité, l'intérieur de l'allée couverte fut remblayé. L'allée couverte mesure plus de 12 m de long pour environ 2,50 m de largeur et atteint 2,20 m de hauteur ; la chambre, longue de 10,60 m, a une largeur de 2,45 m et une hauteur de 1,90 m. La chambre est délimitée par une dalle de chevet et quatre orthostates de chaque côté, et l'ensemble est recouvert de quatre tables de couverture, dont l'une est fendue en trois parties. L'antichambre, longue de 2,42 m et large entre 2,13 m et 2,65 m, est la plus grande de la région parisienne ; elle est délimitée par une dalle côté nord et deux dalles côté sud. En 1842, l'antichambre était encore recouverte d'une table transversale de 1,50 à 2 m de longueur et 4 m de largeur (environ 9,5 tonnes), fendue en trois parties inégales qui se sont ensuite effondrées. L'entrée forme un trilithe constitué de deux piliers, plus larges (1,05 m) que hauts (0,80 m), surmontés d'un linteau de 1,05 m de large ; l'ouverture mesure 0,62 m de largeur sur 0,80 m de hauteur. Toutes les dalles sont en grès de Fontainebleau, dont plusieurs affleurements sont visibles sur le coteau, et si aucun tumulus n'est apparent, son existence est considérée comme probable car l'édifice n'est pas entièrement enterré. Les deux piliers du trilithe portent des bas-reliefs : le pilier gauche, mieux conservé, présente un motif en U doublement tracé de 130 mm de haut et 180 mm de large, sous lequel figurent deux calottes sphériques de 55 mm de diamètre alignées horizontalement ; ces éléments sont généralement interprétés comme un collier à double rang surmontant une paire de seins, représentation schématique de la déesse des morts. La sculpture du pilier droit est très endommagée ; on y reconnaît toutefois, à 350 mm du bord supérieur, deux seins d'ampleur comparable à ceux du pilier gauche, mais l'état de conservation empêche une identification certaine. Le trilithe fut gravement endommagé lors de l'explosion de 1985, mais les figures sculptées sur les piliers n'auraient pas été touchées. Le mobilier funéraire connu provient uniquement de l'extérieur du monument et a été découvert lors de nettoyages menés par E. Giraud et G. Vacher entre 1925 et 1939. L'outillage comprend quatre haches polies entières et une cinquième brisée aux deux extrémités, un affutoir en grès, divers grattoirs, un perçoir, une armature de flèche, un nucléus et deux lames en silex ; la parure se compose d'une pendeloque en schiste, d'une dent de cheval percée et d'une perle en cuivre rouge.

Liens externes