Pile gallo-romaine de Biran dans le Gers

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Pile gallo-romaine Fanum

Pile gallo-romaine de Biran

  • D374
  • 32350 Biran
Pile gallo-romaine de Biran
Pile gallo-romaine de Biran
Pile gallo-romaine de Biran
Crédit photo : Philippe hirou - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

La tour gallo-romaine : classement par liste de 1875

Origine et histoire de la Pile gallo-romaine

La Tourraque de Lacouture, aussi appelée pile du Mas de Biran, est une pile funéraire gallo-romaine en pierre située à Biran, dans le département du Gers. Le monument est classé au titre des monuments historiques depuis 1875 et, après avoir été propriété de l'État depuis 1869, il a été transféré à la commune par convention du 24 octobre 2007. Le nom "tourraque" (ou "tourrasse") est une forme augmentative locale de "tour" utilisée en Gascogne pour désigner ces piles. La tour se trouve au lieu-dit Lacouture, sur la rive droite de la Baïse, au milieu d'un champ cultivé et à peu de distance de la route de Biran vers Le Brouilh-Monbert, près de l'ancienne nationale 639 (actuelle D 939). Le Mas, évoqué dans l'appellation secondaire, était une ancienne commune regroupée avec Biran. La pile est établie sur une terrasse de la vallée ; aucun autre établissement antique n'est signalé à proximité, à l'exception d'une autre pile située à moins de 20 m au nord et détruite dans la seconde moitié du XIXe siècle. Selon Henri Polge, des vestiges gallo-romains auraient été repérés à plus de 500 m, mais leur nature n'a pas été précisée. La datation de la pile reste incertaine, probablement entre le Ier et le IIIe siècle, Philippe Lauzun évoquant le IIe siècle, et l'enclos qui lui est associé paraît encore fréquenté au IVe siècle. En 1966, le Bureau d'architecture antique du Sud-Ouest, dirigé par Jean Lauffray, a réalisé un relevé de la pile et quelques sondages lors du nettoyage du site. Le monument est particulièrement bien conservé : il a conservé presque tout son parement et sa niche, seule la partie sommitale a disparu. La pile est encore visible sur une hauteur conservée de 11,20 m ; sa hauteur totale aurait atteint environ 13,30 m, la toiture ayant probablement été en bâtière en raison du plan barlong de l'édifice. Le massif de fondation de plan rectangulaire mesure 5,02 × 3,72 m et supporte un soubassement haut de 1,96 m, d'une section identique. Le podium a des dimensions de 4,50 × 3,20 × 4,75 m, tandis que le dernier étage conservé, haut de 4,32 m, mesure 4,36 × 3,12 m. La niche supérieure, haute de 3,52 m, s'ouvre vers le sud sous une arcade en plein cintre, est voûtée en cul-de-four et porte un bandeau en légère saillie ; sa face interne conserve des traces d'enduit rouge. La structure repose sur un noyau en blocage recouvert d'un petit appareil de moellons extrêmement réguliers, presque intégralement conservé, et des pilastres ornent les angles du podium et de l'édicule supérieur. La pile est entourée d'un enclos très probablement funéraire, mais l'ouvrage n'empiète pas sur cet enclos : le mur de façade de la pile est aligné sur le mur du fond de l'enclos dont les dimensions n'ont pas été reconnues. Près de la pile détruite au nord, on a découvert une épée non datée et une clé romaine, sans description précise de ce secteur. L'interprétation dominante considère la tour comme un monument funéraire élevé à la mémoire d'un notable ou d'un propriétaire local, hypothèse étayée par la présence de sépultures et d'objets de culte dans l'enclos, qui n'a toutefois pas fait l'objet de fouilles.

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