Origine et histoire
La piscine Saint-Georges est une piscine municipale située dans le centre-ville de Rennes, à l'angle des rues Gambetta et Victor Hugo, jouxtant le palais Saint-Georges au sud et le square de La Motte au nord. Le bassin mesure 33,33 × 14 m. L'idée de construire une piscine à cet emplacement remonte à 1834 ; le projet, retardé, a été repris et confié à l'architecte Emmanuel Le Ray. Emmanuel Le Ray, architecte de la ville, a conçu le projet en 1911 ; la piscine a été réalisée entre 1923 et 1926 sur décision du maire Carle Bahon, avec un financement partiel de l'État, et inaugurée le 4 juillet 1926. Le projet avait été défendu au fil du temps par Jean Janvier puis Alfred Daniel, et il suscita des critiques publiques, notamment dans le journal L'Ouest-Éclair. Le bâtiment a été édifié au nord de la caserne Saint-Georges, sur l'emplacement de l'ancienne église du couvent Saint-Georges. Les plans montrent un corps central flanqué de deux pavillons facilitant la distribution des entrées et, à l'est, des bains-douches répondant à une volonté hygiéniste de la municipalité et de l'architecte. Le bassin et les cabines sont distribués, au deuxième niveau, de part et d'autre du rez-de-chaussée et du premier étage, tandis qu'une coursive assure la visibilité vers le bassin central. À l'étage supérieur, une voûte en béton a été comblée par un faux plafond vers 1970 et une partie des cabines de douche du premier étage a été transformée en sauna dans les années 1970. La décoration extérieure a été réalisée par les céramistes parisiens Gentil et Bourdet, et la décoration des bassins et des bains publics par Isidore Odorico (fils) en émaux de Briare. Le programme décoratif — bassin, promenoirs, pédiluves et fonds des bacs — constitue l'une des réalisations majeures de l'Art déco en France. L'ensemble présente une diversité de matériaux : tuffeau, éléments de ciment soulignant les ouvertures, briques rouges et jaunes et frises de grès flammé. La grande frise du bassin, longue de 96 mètres et ornée d'émaux jaune-vert et bruns figurant de fines vaguelettes en sinusoïde, a été dégradée par l'usage du chlore et remplacée en 1999 par une copie fabriquée par un atelier italien et posée par un carreleur de Saint-Malo. La piscine illustre l'Art déco provincial et l'architecture hygiéniste de la première moitié du XXe siècle. Classée au titre des monuments historiques le 26 octobre 2016, elle a par ailleurs été désignée par le magazine Architectural Digest en 2017 comme la huitième plus belle piscine du monde. L'installation a accueilli une exposition de l'œuvre Museum of the Moon du plasticien britannique Luke Jerram, projetée au plafond, qui a contribué à sa notoriété internationale. À l'approche de son centenaire, le bâtiment a souffert de vétusté : des éclats de béton sont tombés du faux plafond en octobre 2022 et la piscine a connu des fermetures ponctuelles en 2024 pour un incident technique non communiqué et dans le cadre du plan de sobriété énergétique. En mai 2025 la ville a présenté un plan de rénovation de 28 millions d'euros visant à remettre l'édifice aux normes, améliorer la sécurité, restaurer l'Art déco et améliorer l'efficacité énergétique tout en restant « au plus proche de la version initiale des années 1920 », selon la maire Nathalie Appéré.