Place Dauphine : le sol à Paris 1er dans Paris 1er

Patrimoine classé Place

Place Dauphine : le sol

  • Place Dauphine
  • 75001 Paris 1er Arrondissement
Place Dauphine à Paris
Place Dauphine : le sol
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Place Dauphine : le sol
Crédit photo : Myrabella - Sous licence Creative Commons

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
10 mars 1607
Bail royal accordé
Mai 1607
Début des travaux
1636
Nom officiel attribué
XVIIe siècle
Création de la place
1818
Statue d'Henri IV
1874
Démolition partielle
1950
Inscription historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Place Dauphine, le sol : inscription par arrêté du 20 septembre 1950

Personnages clés

Henri IV Roi de France à l'origine de la création de la place Dauphine.
Achille Ier de Harlay Bénéficiaire du bail royal pour la construction de la place.
Henri Sauvage Architecte ayant construit l'immeuble du Vert-Galant en 1932.
Simone Signoret Actrice ayant vécu au n°15 et n°28 de la place.
Yves Montand Acteur ayant vécu au n°15 et n°28 de la place.
Camille Pissarro Peintre ayant séjourné au n°28 en novembre 1900.
André Antoine Acteur et metteur en scène ayant vécu au n°28 de 1912 à 1934.
Jacques de Molay Dernier maître de l'ordre du Temple, brûlé au n°26 de la place.
Viollet-le-Duc Architecte responsable de la démolition partielle en 1874.

Origine et histoire de la Place Dauphine

La place Dauphine, située dans le 1er arrondissement de Paris à l'ouest de l'ancien palais de la Cité sur l'île de la Cité, tient son nom du dauphin, le futur Louis XIII. Elle forme un espace triangulaire de 102 mètres de long sur 67 mètres de large, dont la pointe débouche au milieu du pont Neuf par la rue Henri-Robert. La place est bordée au nord par le quai de l'Horloge, au sud par le quai des Orfèvres et à l'est par la rue de Harlay qui sépare son espace du palais de Justice. Proche de la station Pont-Neuf (ligne 7), elle se trouve selon l'IGN au centre géographique de Paris aux coordonnées 48°51′24″N, 2°20′32″E. Conçue à l'origine comme un ensemble urbain homogène destiné à mettre en valeur une statue royale, la place n'a pourtant jamais reçu la statue équestre d'Henri IV, installée dans un renfoncement du pont Neuf, appelé aujourd'hui place du Pont-Neuf.

Avant sa création, le terrain était occupé par plusieurs îlots alluvionnaires, dont l'« île au Bureau » et l'« île à la Gourdaine », rattachés à l'île de la Cité lors des travaux du pont Neuf. À la suite de l'achèvement du pont Neuf et des aménagements des quais, Henri IV organisa l'aménagement de la pointe occidentale de l'île en créant une place triangulaire. Par bail du 10 mars 1607, le roi accorda ces terrains à Achille Ier de Harlay, qui dut édifier des bâtiments conformes au modèle de la place Royale, avec des maisons d'un même ordre, des arcades au rez-de-chaussée destinées à des boutiques et des trumeaux en pierre sur fond de brique. Les travaux, engagés en mai 1607, conduisirent à la construction initiale de trente-deux maisons identiques en chaînage de pierre et brique, avec deux étages et des combles en ardoise, formant un promenoir autour de la place.

La place devint rapidement un lieu de commerce attirant orfèvres, lunetiers et graveurs, et figure sous le nom de « place Dauphine » dès 1636. Au XVIIIe siècle la place, presque close, n'ouvrait que par deux passages et accueillit à diverses époques des expositions d'artistes refusés par l'Académie. Les modifications successives apportées par des propriétaires privés à partir du XVIIIe siècle altérèrent l'uniformité architecturale d'origine; seuls subsistent intacts les deux pavillons d'angle sur le pont Neuf. En face de ces pavillons se trouvent la statue de bronze d'Henri IV, inaugurée en 1818, et le square du Vert-Galant.

Pendant la Révolution et le Premier Empire, la place porta le nom de « place de Thionville » (1792–1814) et la fontaine Desaix y fut installée de 1803 à 1874. En 1874, sous l'impulsion de Viollet-le-Duc, le côté pair de la rue de Harlay fut démoli pour dégager la façade arrière du palais de Justice ; des arbres marquent aujourd'hui cet espace disparu, et la place perdit ainsi le caractère presque clos qu'elle avait conservé. Un réaménagement du terre-plein central, lié à la création d'un parking souterrain, a permis de corriger la déclivité du terrain et l'alignement d'arbres a partiellement reconstitué la fermeture du côté est. La topographie et les façades épousant la forme triangulaire contribuent à limiter les nuisances sonores, et la place accueille aujourd'hui plusieurs galeries d'art, petits restaurants et cafés tout en restant peu fréquentée.

Pour y accéder, on passe par la place du Pont-Neuf et la rue Henri-Robert ; la place offre notamment une vue sur le square du Vert-Galant et présente des maisons notables tant du côté pair que du côté impair. Avant la Révolution, la place accueillait lors de la Fête-Dieu le Salon de la jeunesse, exposition de peintres non inscrits à l'Académie. Elle est mentionnée dans plusieurs œuvres littéraires, parmi lesquelles La Main enchantée de Gérard de Nerval, Les dieux ont soif d'Anatole France et Kaputt de Curzio Malaparte, et figure de manière marquante dans l'imaginaire surréaliste d'André Breton, notamment dans Nadja et La Clé des champs. La place a également servi de décor pour des films et séries, par exemple L'amour dure trois ans (2011), et apparaît dans des chansons comme Il est cinq heures, Paris s'éveille (1968) où Jacques Dutronc fait référence à la place.

Parmi les bâtiments et lieux de mémoire, le n°7 abrite l'immeuble du Vert-Galant construit par Henri Sauvage en 1932, doté à sa construction d'équipements tels qu'un incinérateur d'ordures et des ascenseurs. Le n°15 et le n°28 ont été des lieux d'habitation de Simone Signoret et Yves Montand ; Yves Simon a également vécu à ces adresses. Le n°23 a accueilli la galerie des Orfèvres devenue un cabinet d'architecture, le n°24 a été le siège d'une maison d'édition dirigée par Marcelle Lesage à partir de 1926, et le n°28 a connu au troisième étage l'« Imprimerie Henri IV » en 1790; Camille Pissarro y séjourna au deuxième étage en novembre 1900, André Antoine y vécut de 1912 à 1934, et la papeterie Gaubert, fondée en 1830, y est toujours en activité. Le n°26 marque l'emplacement du bûcher où périt Jacques de Molay.

Le sol de la place Dauphine est inscrit au titre des monuments historiques en 1950, et de nombreux immeubles qui la bordent sont également inscrits ou classés, aux numéros 13, 15, 17, 19–21, 23, 25, 27, 29, 31 (côté impair) et 12, 14, 16, 24, 26, 28 (côté pair). Au XVIIIe siècle, des projets d'aménagement proposèrent de transformer la place pour ériger des monuments à la gloire du souverain : Germain Boffrand envisagea en 1748 une place Louis‑XV remplaçant la place Dauphine, et Jacques‑Pierre Gisors proposa en 1787 un arc de triomphe et une statue de Louis XVI en relation avec l'entrée occidentale de la place.

Liens externes