Place de l'Obélisque à Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Patrimoine urbain Place Obélisque

Place de l'Obélisque à Port-Vendres

  • D114
  • 66660 Port-Vendres
Place de lObélisque à Port-Vendres
Place de lObélisque à Port-Vendres
Place de lObélisque à Port-Vendres
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Place de lObélisque à Port-Vendres
Place de lObélisque à Port-Vendres
Crédit photo : Duch.seb - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété de la commune

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Obélisque et ensemble architectural qui l'entoure (pavillon du Dôme, grille d'entrée de la caserne et double escalier d'accès) : classement par arrêté du 3 avril 1920. Place avec les bâtiments et tous les ouvrages faisant partie du programme néo-classique initial, y compris le parement en élévation formant hémicycle dit Grand Fer à Cheval en bordure de la route nationale 114 et de l'avenue Vauban, et à l'exception des parties classées (cad. AE 108) : inscription par arrêté du 17 octobre 1995

Origine et histoire de la Place de l'Obélisque

Port-Vendres est mentionné pour la première fois en 1272 et est probablement l'antique Aphrodisium ou Portus Veneris cité par Strabon, Pomponius Mela et Pline l'Ancien. Abandonné pendant le haut Moyen Âge, le port retrouve de l'importance avec la création du royaume de Majorque par Jacques Ier d'Aragon. Après le traité des Pyrénées et le rattachement du Roussillon à la France, Vauban signale la valeur du site de Port-Vendres à l'issue de visites en 1669, 1679 et 1680, puis dans un rapport daté du 2 mai 1679 ; Louvois n'adopte pas son projet et seules des fortifications sont réalisées entre 1702 et 1704. Le maréchal de Mailly, commandant en chef en Roussillon dès 1749, relaie l'idée du port ; rappelé à Versailles en 1753, il retrouve la région après la guerre de Sept Ans et est nommé directeur général des camps et armées des Pyrénées et des côtes de la Méditerranée en 1771. Dès le début du règne de Louis XVI, la construction d'un port fortifié destiné à assurer un trafic régulier en Méditerranée est décidée, et Mailly reprend le projet de Vauban en visant la création d'une ville nouvelle, inspirée de la franc‑maçonnerie et envisagée pour 12 000 habitants. La réalisation du port nécessite douze ans et des fonds qui ne sont obtenus qu'après le transfert de la responsabilité des travaux au secrétariat d'État à la guerre ; Mailly obtient également des diminutions des droits de commerce avec l'appui de Louis de Noailles pour attirer la navigation marchande. Il confie à l'architecte du roi Charles De Wailly, franc‑maçon et membre de l'Académie royale d'architecture, les plans de la ville nouvelle et la création d'une place monumentale dédiée à Louis XVI. Une brochure en faveur du peuplement paraît en 1779 et les travaux commencent peu après par la réalisation de la place. Au centre, De Wailly fait ériger un obélisque en marbre dont la première pierre est posée le 28 septembre 1780 ; le devis définitif date du 5 novembre 1781 et l'architecte apporte des modifications en 1782 et 1783. L'obélisque, dédié à la gloire du roi, est couronné d'un globe surmonté d'une fleur de lys et repose sur un dé aux angles ornés de tortues ; ce dé est décoré de rostres et de deux tablettes en forme de draperies portant des inscriptions en l'honneur de Louis XVI. Sous les rostres figurent des emblèmes maritimes et quatre bas‑reliefs en bronze appliqués sur les faces du soubassement commémorent l'abolition de la servitude en France, la restauration de la marine française, l'indépendance de l'Amérique et la liberté du commerce maritime. L'ensemble repose sur un socle en marbre de Villefranche. Faute de crédits, le projet s'interrompt et la ville nouvelle peine à se développer : on ne compte que 88 habitants en 1786 ; Port‑Vendres connaîtra un véritable essor après la conquête de l'Algérie. Le monument est dépouillé de ses éléments en bronze en 1793 ; les quatre bas‑reliefs du soubassement sont conservés au musée de Perpignan. L'obélisque et l'ensemble architectural qui l'entoure — les casernes du Fer à Cheval, le Pavillon du Dôme et le mur de quai avec ses deux escaliers — datent de la même époque. L'obélisque est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 3 avril 1920 et le reste de la place est inscrit par arrêté du 17 octobre 1995.

Liens externes