Place de la Concorde à Paris à Paris 8ème dans Paris 8ème

Patrimoine classé Place

Place de la Concorde à Paris

  • Place de la Concorde
  • 75008 Paris 8e Arrondissement
Place de la Concorde - Paris 8ème . Vue aérienne
Place de la Concorde à Paris
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Crédit photo : Alchemica - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

La place de la Concorde telle qu'elle est délimitée par le Ministère de la Marine, les Hôtels Coislin, du Plessis-Bellière, Cartier et Crillon, les Champs-Elysées, la Seine et le jardin des Tuileries, avec son sol, ses fontaines, ses statues, ses petits pavillons appelés autrefois guérites, ses balustrades, ses colonnes rostrales et ses lampadaires : classement par arrêté du 23 août 1937

Origine et histoire de la Place de la Concorde

La place de la Concorde, initialement nommée place Louis XV, s'étend sur 7,56 hectares et est la plus vaste place de Paris, située dans le 8e arrondissement. Elle fait partie des cinq grandes places royales parisiennes aux côtés de la place des Vosges, de la place Dauphine, de la place des Victoires et de la place Vendôme. Sa dénomination a changé à plusieurs reprises en fonction des événements politiques : place Louis‑XV, place de la Révolution, place de la Concorde, place Louis‑XVI, puis de nouveau place de la Concorde. Installée sur la rive droite au pied des Champs‑Élysées, elle relie l'avenue montant vers le nord‑ouest au jardin des Tuileries, qui s'étend vers le sud‑est ; par la rue Royale elle s'ouvre sur l'église de la Madeleine et, par le pont de la Concorde, sur le palais Bourbon. Administrativement, la place marque l'extrémité orientale du quartier des Champs‑Élysées, tandis que certains bâtiments bordiers et le jardin jouxtant relèvent d'autres quartiers et arrondissements. Elle ponctue deux grands axes urbains nord‑sud et ouest‑est et est desservie par les lignes de métro 1, 8 et 12 à la station Concorde.
Conçue au milieu du XVIIIe siècle par Ange‑Jacques Gabriel, la place représente une création majeure du siècle des Lumières et illustre le basculement vers un néo‑classicisme dont Gabriel et le sculpteur Edme Bouchardon furent des acteurs. Le projet initial devait mettre en valeur une statue équestre de Louis XV au centre de l'esplanade ; cette statue, commencée par Bouchardon et achevée par Pigalle, fut inaugurée et plus tard détruite pendant la Révolution. La composition ouverte de la place, avec trois côtés « en vide » donnant sur les Champs‑Élysées, le jardin des Tuileries et la Seine, en fait une particularité par rapport aux places entièrement bordées de bâtiments.
L'aménagement a évolué au fil du temps et des régimes : après des transformations modestes sous la Révolution, d'importants travaux réalisés sous la monarchie de Juillet par Jacques‑Ignace Hittorff ont ajouté l'obélisque, deux grandes fontaines, des lampadaires, des colonnes rostrales et des statues représentant huit villes françaises. Le Second Empire modifia la physionomie de la place en supprimant les jardins bas conçus par Gabriel afin d'améliorer la circulation, et l'hôtel Grimod de La Reynière fut remplacé entre 1931 et 1933 par l'ambassade des États‑Unis, rétablissant la symétrie nord voulue par Gabriel. La place, son sol, ses fontaines, ses statues, ses guérites, ses balustrades, ses colonnes et ses lampadaires sont classés au titre des monuments historiques depuis 1937. Un pyramidion doré a été ajouté au sommet de l'obélisque en 1998.
Le choix du nom « Concorde » par le Directoire visait à marquer, selon le texte, la réconciliation des Français après la Terreur et le souhait d’abandonner l’appellation « place de la Révolution ». Avant sa transformation, le terrain était un bas‑fonds marécageux traversé par des égouts et utilisé comme dépôt des marbres. La décision d'ériger une statue de Louis XV entraîna un concours d'architecture et la fixation du site, le soutien de Mme de Pompadour et des accords avec les héritiers de John Law pour l'acquisition et l'aménagement des terrains. La place fut progressivement close par une enceinte octogonale, bordée de balustrades et de guérites, et certains éléments du projet initial ne furent jamais réalisés.
Pendant la Révolution, la place devint lieu de rassemblements publics et d'exécutions : la statue de Louis XV fut renversée et envoyée à la fonte, une Statue de la Liberté en plâtre fut érigée puis retirée, et la guillotine y fonctionna à plusieurs reprises, entraînant un grand nombre d'exécutions, dont celles de Louis XVI et de Marie‑Antoinette. Après la période révolutionnaire, la place connut de nouveaux projets et rebaptêmes ; une opération technique remarquable fut l'acheminement et l'érection de l'obélisque de Louxor sur la décision de Louis‑Philippe, accomplie en présence d'une très large foule.
Au XIXe siècle Hittorff transforma l'espace entre 1836 et 1846 en conservant le principe d'ensemble de Gabriel tout en ajoutant des fontaines monumentales, des statues, des colonnes rostrales et une ceinture de lampadaires ; il célébra ainsi la navigation fluviale et maritime en référence à la présence du ministère de la Marine dans l'un des hôtels. Les fossés conservés furent comblés en 1854 pour adapter la place à la circulation. La statue de Strasbourg prit une importance symbolique après 1871, et la place fut le théâtre d'événements politiques et militaires au cours du XIXe siècle.
L'obélisque de Louxor, monolithe en granite rose offert par l'Égypte et orné d'hiéroglyphes célébrant Ramsès II, mesure 22,86 mètres et repose sur un socle ; il est coiffé d'un pyramidion ajouté en 1998 et sert depuis 1999 de gnomon pour un cadran solaire matérialisé au sol par des lignes et des clous de bronze. Les deux grandes fontaines d'Hittorff, la fontaine des Mers au sud et la fontaine des Fleuves au nord, encadrent l'obélisque et sont enrichies de statues d'artistes variés. Aux angles de l'octogone se trouvent des statues allégoriques représentant huit villes françaises, œuvres de différents sculpteurs, tandis que les Chevaux de Marly ornent l'entrée de l'avenue des Champs‑Élysées, les originaux ayant été remplacés par des moulages.
Les façades des deux grands bâtiments nord, dessinées par Gabriel et bâties entre 1766 et 1775, s'inspirent de la colonnade du Louvre et présentent un soubassement marqué, de puissants entablements et des frontons décorés ; ces façades encadrent la perspective et restent l'exemple le plus achevé de l'architecture du XVIIIe siècle sur la place, même si les décors intérieurs ont été profondément modifiés au fil du temps. L'hôtel de la Marine, construit pour la Couronne et ultérieurement occupé par le ministère de la Marine, conserve encore des éléments remarquables, tandis que d'autres hôtels du côté nord‑ouest ont été modifiés, réunis ou transformés pour des fonctions diplomatiques et privées. Les numérotations des hôtels, en place depuis 1805, figurent parmi les plus anciennes de Paris.
La place a continué d'être un lieu de manifestations politiques, de cérémonies et d'événements publics au XXe et XXIe siècles : parmi les épisodes récents mentionnés figurent des affrontements de 1934, des manifestations de 1968, des concerts et actions spectaculaires, l'installation d'œuvres contemporaines comme PHARES en 2015, l'utilisation de la place pour les cérémonies et compétitions des Jeux olympiques d'été de 2024 ainsi que la conservation d'une moitié de l'espace en zone piétonne après les Jeux. En 2025, l'aménagement de la place a été confié à l'architecte Philippe Prost et à la paysagiste Anne‑Sylvie Bruel, avec un projet visant à faire de la Concorde une « place‑jardin » et à rouvrir les fossés comblés en 1854.

Liens externes