Période
2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle
Patrimoine classé
Jardin, avec tous les éléments qui le composent, comprenant : l'ensemble de l'aménagement de l'espace avec ses plantations et la composition d'allées, la circulation d'eau avec le grand lac, le bassin rond du plateau et autres pièces d'eau, le décor avec les rocailles, les ferronneries (grilles, rambardes, et en particulier le grand portail de fer forgé et doré de l'entrée sud ) , y compris notamment les faux branchages, cages à oiseaux, etc., les vases de terre cuite, un ancien portail d'époque Renaissance en remploi (ancien logis du Maine à Béziers) et les oeuvres sculptées qu'il renferme, à savoir : six bustes d'hommes illustres dits les poètes (le moine Maffre Ermengaud, Jacques Azaïs, J.-P. Guillaume Viennet, Joseph Rosier, Gabriel Azaïs et Benjamin Fabre par Jean-Antoine Injalbert) , ainsi que celui de Victor Hugo signé Jean Magrou et celui d'Emile Barthe signé J.-G. Roustan ; un buste en Hermès de Jean Laurès dit Lou Campestre par Villeneuve, une statue en marbre L'Enfant au Poisson par Jean-Antoine Injalbert ainsi que sa vasque de pierre du XVIIe siècle ; les grands ensembles monumentaux dus à Jean-Antoine Injalbert : la fontaine du Titan (ensemble de la composition édifiée sur deux niveaux) , le monument aux morts et à la victoire (ensemble de l'aménagement bâti avec son décor, les huit vases en pierre et les deux vases à figures sculptées par Jean-Antoine Injalbert, les deux pavillons d'entrée, les emmarchements et le socle en pierre par les architectes V. Laloux et A. Cassagne, le monument proprement dit comprenant deux groupes sculptés en pierre de part et d'autre de la statue de la Victoire en bronze) (cad. MR 18) : classement par arrêté du 10 janvier 1995
Origine et histoire du Plateau des poètes
Le Jardin du Plateau des Poètes, vaste parc de cinq hectares à Béziers, a été aménagé sous le Second Empire par la ville d'après les dessins des frères Eugène et Denis Bühler, architectes-paysagistes d'origine suisse. Les travaux d'aménagement, conduits sur un terrain en forte pente à l'extrémité orientale des allées Paul Riquet, ont commencé en 1863 et le jardin a été inauguré le 23 juin 1867. Conçu à l'anglaise, il comporte de nombreuses essences, un lac artificiel, des bassins et des sentiers sinueux qui parcourent les différentes parties du parc. L'ensemble est bordé de grilles en fer forgé ; les portes principales donnent, en contrebas, sur la gare et, en haut du parc, sur les allées Paul Riquet. Le nom « Plateau des Poètes » renverrait à l'ancien tertre arboré propice à la méditation ou, plus sûrement, à la présence de nombreuses statues dédiées aux poètes locaux. Dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le parc a été enrichi d'œuvres sculptées. La plus monumentale est la Fontaine du Titan, œuvre de Jean-Antoine Injalbert inaugurée en 1892, représentant Atlas portant le monde et le dieu Pan crachant des eaux ; la composition en bronze repose sur un socle rocheux et atteint une hauteur totale de 17 mètres. Injalbert a également réalisé la vasque du bassin de L'Enfant au poisson, statue d'une grande finesse située au centre d'un vaste parterre d'eau. En août 1902, des bustes de poètes nés à Béziers ont été installés dans le jardin ; la plupart sont l'œuvre d'Injalbert, mais figurent aussi des pièces de Jean Magrou et de J.-G. Roustan. Ces portraits représentent notamment Maffre Ermengaud, Jean-Pons-Guillaume Viennet, Paul-Bernard Rozier, Jacques et Gabriel Azaïs, Benjamin Fabre, Jean Laurès dit Lou Campestre et Victor Hugo ; une statue d'Émile Barthe signée J.-G. Roustan a été érigée après la mort de l'écrivain. Le monument aux morts et à la victoire, conçu par les architectes Victor Laloux et Antoine Cassagne avec des figures sculptées par Injalbert, a été inauguré en 1925 en présence du maréchal Joffre. Le jardin abrite aussi un monument à Jean Moulin, élevé en 1951 par le sculpteur Marcel Courbier : une figure masculine nue en calcaire blanc, adossée à une grande plaque et appuyant un sabre sur ses genoux. Le parc conserve une lacune commémorative : il manque encore le buste de Charles Guéret, poète biterrois auteur des Deux Triomphes en 1910. Reconnu pour sa valeur horticole et paysagère, le Plateau des Poètes a reçu le label « jardin remarquable », a été classé au titre des monuments historiques le 10 janvier 1995 et a obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle ». En 1990, le parc a été déclaré refuge libre pour les oiseaux ; on peut y observer des espèces comme la mésange bleue, la fauvette, les roitelets et, au crépuscule, le hibou petit-duc, tandis que les chauves-souris y prospèrent. Le jardin offre aux visiteurs des attractions variées : bassins et parterres fleuris, théâtres de verdure accueillant des spectacles en été, une aire de jeux pour enfants et une volière à perruches, ainsi que les sculptures et monuments qui jalonnent les allées.
