Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay en Mayenne

Patrimoine classé Mégalithes Polissoir

Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay

  • C.R. 78
  • 53500 Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume de Montenay
Crédit photo : Astérixobélix - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Polissoir dit La Pierre Saint-Guillaume (cad. B 3) : classement par liste de 1889

Origine et histoire du polissoir

La Pierre Saint-Guillaume, polissoir mégalithique, se trouve à Montenay (Mayenne), à 50 m au sud du hameau de la Berthellière et à 3 km à l'est du bourg, à 155 m d'altitude. On y accède par un chemin d'axe nord-sud ; le bloc est installé à l'est du chemin dans un espace aménagé, doté d'un panneau explicatif et d'un accès fléché. Il ne semble pas avoir été déplacé depuis le Néolithique, ou seulement de façon mineure.

Il s'agit d'un bloc de grès armoricain probablement issu d'un affleurement de la forêt de Mayenne situé à environ 3 km. De forme parallélépipédique, il porte les traces caractéristiques d'un polissoir fixe néolithique : onze cuvettes, sept rainures de polissage et des surfaces polies couvrant l'ensemble de la face supérieure. Ses dimensions maximales sont 224 cm sur 82 cm, pour 66 cm d'épaisseur ; son poids actuel est estimé entre 2,5 et 3 tonnes, et il aurait pesé environ 3,15 tonnes avant le détachement d'éclats intervenu au deuxième millénaire.

Arraché aux affleurements de la forêt de Mayenne puis transporté sur place, le monument a acquis un rôle magico-religieux depuis le Moyen Âge. Son nom se rattache à Guillaume Firmat, ermite de Tours ayant vécu dans le Bas-Maine et la Bretagne, que la tradition dit exécuté sur cette pierre et ayant laissé l'empreinte de son corps. Émile Moreau fut le premier à décrire la pierre et signala des fouilles infructueuses en 1880 ; la publication qui suivit entraîna son inscription sur la liste des monuments historiques de 1889. Dans une monographie de Montenay destinée à l'Exposition universelle, L. Fléchard mentionna à la fin du XIXe siècle les pratiques magiques et la présence de deux croix sur le site. Des fouilles archéologiques ont de nouveau concerné la pierre et les parcelles voisines en 2012.

La tradition de dévotion se marque par la présence de croix : deux descriptions de la fin du XIXe siècle évoquent une croix en bois et un croisillon sculpté, et l'étude de 2012 confirme la trace du pied de la croix au nord de la pierre. La légende rapporte que le corps du saint laissa une empreinte et des taches rougeâtres de sang ; la poussière de la pierre frottée était censée guérir la fièvre. Le rite comprenait aussi la confection d'un balai de genêts pour nettoyer la pierre et l'enfouissement d'une pièce au pied de la croix. L'étude archéologique récente attribue à ces pratiques les départs de matière observés, qui donnent au bloc une silhouette évoquant un sarcophage.

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