Origine et histoire du Pont
Le pont Alexandre‑III enjambe la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement de Paris, reliant l'esplanade des Invalides à l'avenue Winston‑Churchill, à proximité du Petit Palais et du Grand Palais ; il se situe entre le pont de la Concorde et le pont des Invalides et est desservi par la station Invalides (métro lignes 8 et 13) et la gare RER C des Invalides. Il porte le nom du tsar Alexandre III et a été réalisé pour symboliser l'amitié franco‑russe à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 ; la première pierre fut posée le 7 octobre 1896 par le tsar Nicolas II, l'impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure, et l'ouvrage fut inauguré le 14 avril 1900. Les ingénieurs Jean Résal, Amédée Alby et Joseph Grison assurèrent la structure tandis que les architectes Joseph Cassien‑Bernard et Gaston Cousin prirent en charge la décoration. Destiné à prolonger l'axe des Invalides vers les palais de l'Exposition, le pont répondait à des exigences de faible profil pour préserver la vue sur les Invalides, de circulation fluviale non entravée et d'une largeur adaptée à l'avenue prolongée ; le tablier mesure aujourd'hui 45 mètres de large. L'ouvrage est une arche métallique unique de 107 mètres de portée avec trois articulations, reposant sur d'imposantes culées massives qui contiennent des tunnels en pierre pour la circulation de la berge ; la charpente est en acier moulé et associe éléments d'acier et voussoirs de fonte moulée. Les fondations furent réalisées sous caissons pressurisés selon le procédé Triger ; la mise en œuvre donna lieu à vingt‑neuf accidents de décompression plus ou moins graves et à un décès parmi les ouvriers. Le pont, long de 160 mètres pour la totalité de l'ouvrage, est classé monument historique depuis le 29 avril 1975, labellisé « Patrimoine du XXe siècle » et situé dans le périmètre du secteur sauvegardé du 7e arrondissement ainsi que dans le site inscrit « Ensemble urbain à Paris ». Sa décoration, riche et étudiée en regard du rôle urbain de l'ouvrage, repose notamment sur quatre pylônes surmontés de groupes équestres en bronze doré et sur trente‑deux candélabres en bronze réalisés par l'établissement Lacarrière ; ces éléments et de nombreux autres reliefs et statues ont été exécutés par des sculpteurs tels qu'Emmanuel Frémiet, Georges Récipon, Jules‑Félix Coutan, Léopold Morice, Pierre Granet, Jules Dalou, Georges Gardet et Henri Désiré Gauquié, qui signent entre autres les Renommées, les Nymphes de la Neva et de la Seine, les Amours soutenant les lampadaires et les groupes de lions. Les décorations à la base des pylônes évoquent différentes périodes de l'histoire de France et les masques, guirlandes et motifs du tablier accompagnent le rythme des potelets de liaison. Le pont a connu plusieurs changements de couleur avant une restauration unique en 1998 qui lui a rendu son aspect d'origine. Les culées ont aussi accueilli des activités culturelles et nocturnes : la culée rive droite abrita entre 2006 et 2017 la boîte de nuit Showcase puis, en 2017, fut confiée à plusieurs associations qui y ouvrirent Le Génie d'Alex, un centre culturel éphémère ; la culée rive gauche fut occupée de 1999 à 2012 par un squat artistique animé par l'association Les Gardiens du pont, dont l'exploitation fut remise ensuite à un investisseur. Le pont Alexandre‑III apparaît dans de nombreux films, de productions françaises et internationales, et a servi de décor à des scènes emblématiques ; il a également été le lieu de tournage de clips musicaux, notamment celui d'Adele pour Someone like you (2011) et des prises de vues pour Mariah Carey (Say Something, 2006). Enfin, lors des Jeux olympiques de Paris 2024, le pont a constitué le point de départ et d'arrivée des épreuves de triathlon.
--paris-3eme.jpg)
