Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain (également sur commune de Ganagobie) à Lurs dans les Alpes-de-Haute-Provence

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Pont Pont romain

Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain (également sur commune de Ganagobie)

  • R.N. 100
  • 04700 Lurs
Pont romain de Lurs
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain également sur commune de Ganagobie
Crédit photo : Fr.Latreille - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Pont ancien sur le ravin du Buès, dit Pont romain : classement par arrêté du 1er octobre 1963

Origine et histoire du Pont romain

Le pont dit « pont romain » sur le ravin du Buès, situé à la limite entre les communes de Lurs et de Ganagobie, est un ouvrage en maçonnerie parfois appelé pont de Lurs, pont de Ganagobie ou anciennement « pont de la Mort de l'Homme ». Il est considéré comme l’un des plus remarquables de France, notamment en raison de son ancienneté. Construit pour assurer le passage de la voie Domitienne entre Segustero (Sisteron) et Alaunium (la chapelle Notre-Dame-des-Anges de Lurs), il se trouve juste avant le point où la voie quittait la vallée de la Durance pour se diriger vers Apta Julia, à l’endroit où le torrent du Buès conflue avec la Durance et forme un petit marécage. Le Buès peut être très violent et coupait régulièrement la voie, selon Strabon ; la voie Domitienne passait donc le Buès environ 300 mètres en amont du tracé direct. Le pont a été élevé au début du IIe siècle de notre ère, dans la période comprise entre les règnes d’Hadrien et d’Antonin le Pieux, comme l’attestent les nombreux milliaires découverts en Provence et en Languedoc. Sa réalisation a nécessité le creusement de voies d’accès en corniche sur les rives amont et aval.

L’ouvrage, de structure comparable à d’autres ponts antiques — notamment un pont conservé au Pouzin (Ardèche) et plusieurs sur la Via Julia Augusta en Ligurie — est un pont en arc à une seule arche. Il repose sur des blocs en grand appareil en calcaire de Ganagobie ; l’arche est en plein cintre et son appareillage présente un double rouleau dans la partie inférieure puis un simple rouleau au centre, cette dernière partie résultant d’une restauration. La culée sud est protégée par un mur de 5 mètres côté amont et par un mur de 3,2 mètres côté aval. Les pierres des façades sont taillées en petit appareil régulier dans du calcaire de Saint-Donat ; le tiers supérieur n’est pas antique et est constitué de pierres grossièrement taillées. À l’origine, le pont présentait un léger dos d’âne et se prolongeait sur les deux rives avales par des rampes d’accès.

Sur un bloc d’angle de la culée nord, un phallus a été profondément gravé ; ce signe a été interprété soit comme un emblème de force des carriers, soit comme un motif apotropaïque destiné à éloigner le mal et à protéger les passants. L’ouvrage a été maintes fois restauré : le tablier, les parties supérieures des façades et les parapets sont aujourd’hui modernes. Le pont mesure actuellement 30 mètres de long, 6 mètres de large et 10 mètres de haut ; la longueur du parapet est de 28,50 mètres, l’ouverture entre culées de 7,8 mètres, le rayon de l’arche de 3,90 mètres et la clé se trouve à 7 mètres au‑dessus de la rivière. La route royale, puis la route nationale 96, l’empruntaient jusqu’au milieu du XIXe siècle, date à laquelle un remblai a été établi pour franchir la zone marécageuse ; il est aujourd’hui utilisé uniquement par une route d’accès secondaire à Lurs. Ignoré pendant longtemps, il a été identifié comme pont antique et dégagé par l’historien Guy Barruol lors d’une campagne de prospection en 1963. Le pont a été classé monument historique le 1er octobre 1963.

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