Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux (vestiges) à Saint-Maurice-sur-Dargoire dans la Loire

Patrimoine classé Patrimoine urbain Pont Pont-Aqueduc

Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux (vestiges)

  • Jurieux
  • 42800 Saint-Maurice-sur-Dargoire
Pont de Jurieux à Saint-Maurice-sur-Dargoire
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
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Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux vestiges
Crédit photo : User:Otourly - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Pont-aqueduc dit le Pont de Jurieux (vestiges) (cad. E 372) : inscription par arrêté du 18 février 1991

Origine et histoire du Pont de Jurieux

L'aqueduc du Gier alimentait en eau la ville antique de Lugdunum et, avec environ 85 km, est le plus long et l'un des mieux conservés des quatre aqueducs de Lyon. Il capte ses eaux dans le Gier, affluent du Rhône, et ses vestiges ont fait l'objet de multiples protections au titre des monuments historiques. La datation de sa construction a longtemps fait l'objet de débats : des tuyaux de plomb découverts à Fourvière au XVIIIe siècle ont été attribués à Claude, la « pierre de Chagnon » découverte en 1887 porte un édit lié à Hadrien, une inscription CLAVD AVG a ravivé l'hypothèse d'une origine augustéenne, et des restes de coffrage mis au jour en 2018 ont été datés par dendrochronologie de l'an 110, ce qui situe la construction d'au moins certains ouvrages sous Trajan sans exclure une finition sous Hadrien. L'intérêt pour l'aqueduc remonte aux antiquaires du XVIe siècle ; des relevés et études successifs, notamment ceux de Delorme, Paul de Gasparin et la thèse de Germain de Montauzan en 1908, ont posé les bases de la recherche moderne. À partir des années 1970 puis au début du XXIe siècle, des prospections ont précisé le tracé, la localisation des regards et certains détails techniques ; en 2001 moins d'une centaine de regards avaient été repérés, alors que l'aqueduc devait en compter probablement près du millier. Des campagnes de restauration récentes, en particulier en 2009-2010 à Chaponost sous l'impulsion des architectes en charge du patrimoine, ont visé la restitution des niveaux de sol, l'élimination de la végétation et la réfection des maçonneries selon des techniques romaines, et l'ensemble a bénéficié d'une mise en lumière lors du loto du patrimoine en 2018. Le tracé suit les hauteurs de Saint-Chamond dans le massif du Pilat, traverse la Loire et le Rhône et rejoint Lyon en contournant le relief, en passant notamment par Mornant, Orliénas, Chaponost et Sainte-Foy-lès-Lyon ; la dénivellation totale est d'environ 105 m avec une pente moyenne très faible, et le débit a été estimé, selon les études, entre 15 000 et 24 000 m3 par jour. Le parcours met en œuvre presque toutes les techniques romaines connues pour un aqueduc : tranchées couvertes, conduits enterrés, tunnels, passages aériens sur murs et arches, réservoirs de chasse et siphons. On relève près de 73 km de tranchée couverte, un conduit d'environ 3 m de haut sur 1,5 m de large parfois enterré jusqu'à 4 m, une douzaine de tunnels dont celui de 825 m près de Mornant, et plusieurs ponts-aqueducs et siphons pour franchir les vallées de la Durèze, du Garon, de l'Yzeron et du col de Trion. Le franchissement de l'Yzeron est particulièrement spectaculaire : il combine un réservoir de chasse, un rampement et une partie basse en pont-canal qui supportait de fortes pressions et accueillait un faisceau de tuyaux de plomb noyés dans le mortier. Parmi les vestiges remarquables figurent le réservoir de chasse et les arches du Plat de l'Air à Chaponost, où l'on observe des parements en opus reticulatum et un enduit intérieur en opus signinum, ainsi que le pont-siphon de Beaunant pour l'Yzeron. Le pont-canal de Jurieux, à Saint-Maurice-sur-Dargoire, est signalé comme le seul pont complet conservé sur l'ensemble de l'aqueduc, tandis que d'autres ouvrages, comme le pont-canal des Granges, conservent des vestiges significatifs. Sur tout le parcours, de nombreux tronçons affleurent : bases de piles, culées, réservoirs de chasse, arches isolées et sections de canal montrent la diversité des états de conservation. La réglementation romaine visant à protéger l'ouvrage est connue par deux bornes inscrites, la « pierre de Chagnon » et la « pierre du Rieu », qui interdisent de labourer, semer ou planter dans la zone de protection. Enfin, plusieurs sections ont été classées ou inscrites au titre des monuments historiques et des opérations de conservation et de valorisation se poursuivent pour préserver cet ensemble majeur du patrimoine romain régional.

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