Origine et histoire du Pont
Le pont de Bir-Hakeim, anciennement pont de Passy, franchit la Seine entre les 15e et 16e arrondissements de Paris. Construit entre 1903 et 1905 sur l'emplacement d'une passerelle érigée pour l'Exposition universelle de 1878, il comporte deux niveaux : une chaussée pour véhicules et piétons et, au-dessus, un viaduc qui porte la ligne 6 du métro. L'ouvrage, réalisé par l'entreprise Daydé et Pillé sur les plans de l'ingénieur Louis Biette et de l'architecte Camille-Jean Formigé, traverse la Seine en diagonale et s'appuie sur l'île aux Cygnes, un portique monumental séparant deux travées de longueurs inégales. Les piles en maçonnerie sont ornées de groupes en fonte sculptés par Gustave Michel représentant des nautes et des forgerons-riveteurs, reproduits symétriquement en amont et en aval. Sur l'arche centrale du viaduc figurent quatre bas-reliefs : La Science et Le Travail de Jules Coutan en amont, L'Électricité et Le Commerce de Jean-Antoine Injalbert en aval. À la pointe de l'île aux Cygnes se dresse La France renaissante, d'Holger Wederkinch, offerte par la communauté danoise de Paris en 1930. En 1942, les poteaux métalliques supportant le viaduc supérieur furent modifiés pour accepter des rames plus lourdes et les garde-corps de la voie routière furent également altérés. Le pont présente une partie centrale en porte-à-faux de 12 mètres ; le viaduc ferroviaire est horizontal tandis que la chaussée routière descend de la rive gauche vers la rive droite, entraînant un écart variable entre les deux voies. Le viaduc est généralement soutenu par des colonnades métalliques, sauf au débouché de l'île où il repose sur une arche en maçonnerie. Sous le viaduc se trouve une piste cyclable et, au milieu du pont, des escaliers permettent d'accéder à l'île aux Cygnes, promenade menant au pont de Grenelle et à la réplique de la Statue de la Liberté. Une plaque commémorative au milieu du pont rappelle les exploits de la première brigade des Forces françaises libres lors de la bataille de Bir Hakeim, dont le nom a été donné au pont en mémoire du combat livré en Libye en 1942. Le 18 juin 1949, une cérémonie municipale rebaptisa officiellement l'ouvrage et en fit un lieu de mémoire des Français libres ; un monument en hommage à la 1re division française libre fut ajouté à proximité en 1955. Le terre-plein central piétonnier a été nommé promenade Jean-Paul-Belmondo en mars 2023, en référence à une scène tournée sur le métro du viaduc. Le pont a été le théâtre d'actes de violence : le 24 octobre 1975 l'ambassadeur de Turquie à Paris et son chauffeur y furent assassinés, et le 2 décembre 2023 un touriste y fut mortellement poignardé. Il offre une vue remarquable sur la tour Eiffel et accueille souvent la foule lors des grands événements ; le site est desservi par les stations de métro Passy et Bir-Hakeim. Le pont de Bir-Hakeim a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 juillet 1986. Son décor et sa silhouette en ont fait un lieu prisé du cinéma, parmi les tournages cités figurent Ascenseur pour l'échafaud, Zazie dans le métro, Le Professionnel, Peur sur la ville, Ronin, Taxi 2, Le Dernier Tango à Paris, Benjamin Gates et le Livre des secrets, Munich et Inception. L'histoire de l'ouvrage comporte aussi des incidents comme la chute d'un obus le 15 juillet 1918.