Pont de Coq (également sur commune de Saumont-la-Poterie) à Ménerval en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine urbain Pont

Pont de Coq (également sur commune de Saumont-la-Poterie)

  • C.R. 10
  • 76220 Ménerval
Pont de Coq également sur commune de Saumont-la-Poterie
Pont de Coq également sur commune de Saumont-la-Poterie
Pont de Coq également sur commune de Saumont-la-Poterie
Pont de Coq également sur commune de Saumont-la-Poterie
Crédit photo : Pont de coq - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XVIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le pont, y compris les aménagements des berges et ouvrages associés, la rampe d'accès et la chaussée (sur le C.R. n° 10, non cadastré, domaine public) : inscription par arrêté du 23 novembre 2004

Origine et histoire du Pont de Coq

Pont de Coq (également sur la commune de Saumont‑la‑Poterie)

Le pont de Coq, situé sur les communes de Ménerval et de Saumont‑la‑Poterie en Seine‑Maritime, enjambe l'Epte par une seule arche en plein cintre. Ouvrage sans doute d'origine médiévale, il est bâti en calcaire du Portlandien moyen en moyen appareil et présente des voussoirs polygonaux dont l'extrados est en escalier. La chaussée en dos d'âne, large de 4,50 m, est précédée d'une rampe d'accès en pierre ; l'épaisseur totale de l'intrados de la voûte à l'extrados de la chaussée est de 0,71 m et quatre bornes sont présentes. Le pont est parfois daté de 1620‑1640 et faisait partie des treize ouvrages d'art de l'axe routier Paris–Dieppe, qui traversait le Vexin puis le pays de Bray. Cet axe, envisagé vers 1620‑1640, avait des usages militaires, commerciaux et politiques au XVIIe siècle, notamment pour relier rapidement la capitale au port de Dieppe et desservir les eaux de Forges‑les‑Eaux. À partir de 1738, la construction d'une route royale pavée évita le passage par Gaillefontaine et réduisit l'usage du Pont de Coq. Au XIXe siècle, l'arrivée du chemin de fer modifia encore le réseau routier local et l'axe historique passant par le pont fut déclassé en chemin vicinal, puis utilisé principalement pour l'agriculture au XXe siècle. Le site de franchissement est toutefois ancien : un gué d'origine médiévale situé en amont et des mentions d'un pont de bois en 1548 témoignent des usages antérieurs. Les études archéologiques et géophysiques menées lors de la restauration ont montré que le pont repose sur un radier empierré posé sur l'argile grise, et non sur des pieux. Redécouvert en 2003 et menacé de ruine, il a été protégé au titre des monuments historiques le 23 novembre 2004. L'Association pour la Sauvegarde du Pont de Coq, créée en 2010, a piloté une campagne de restauration et d'étude impliquant la récupération de pierres, des sondages, des forages et un relevé 3D. Entre 2011 et 2017, les travaux ont porté sur le décapage du tablier, la restitution des chaussées et des ailes pierre à pierre, la reprise des fondations et la restauration complète de la voûte, le batardeau central ayant été démonté en 2017. Les opérations ont inclus des études géologiques, géomorphologiques et des sondages archéologiques qui ont permis de mettre en évidence la chaussée à gué et le pont de bois anciens. La restauration du radier et des berges a été accompagnée de travaux paysagers et de plantation de haies pour restaurer la ripisylve et le cheminement d'origine. Les travaux principaux se sont achevés en août 2017 et, en 2018, un projet de mise en valeur a été mis en œuvre pour aménager un cheminement piétonnier, poser des panneaux de médiation et des panneaux indicateurs routiers, et installer une œuvre d'art liée à la légende du pont. Le pont constitue aujourd'hui un petit ouvrage en pierre de taille accessible depuis des sentiers de randonnée du pays de Bray et dessert des prairies et des champs. Une légende, relatée par l'abbé Decorde en 1856, raconte qu'un propriétaire aurait conclu un marché avec le diable pour faire construire le pont en une nuit, puis aurait fait passer son coq le premier pour tromper Satan, d'où le nom de Pont‑du‑coq.

Liens externes