Origine et histoire du Pont de Saint-Étienne d'Issensac
Le pont de Saint-Étienne d'Issensac, détérioré par le passage de chars allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, est un ouvrage en maçonnerie franchissant l'Hérault à Issensac, au sud de Brissac, à proximité de la chapelle Saint-Étienne d'Issensac. Il constitue le seul passage routier entre Saint-Bauzille-de-Putois et Causse-de-la-Selle. Avant la Révolution, Saint-Étienne d'Issensac était une paroisse rassemblant plusieurs métairies ; l'église romane existe toujours mais a été désacralisée. Le pont a aussi été appelé pont Saint-Estève. Long d'environ 60 mètres pour une largeur de 2,90 mètres, il était initialement composé de cinq arches en plein cintre ; il n'en subsiste aujourd'hui que trois, dont l'arche centrale à grande ouverture, les deux latérales étant plus petites. L'ensemble, en pierres calcaires locales et fondé directement sur le rocher, présente un profil en dos d'âne et atteint une hauteur maximale de 13,35 mètres. Conçu pour le passage des piétons, des charrettes et des animaux, il est mal adapté à la circulation automobile en raison de son étroitesse et de ses pentes raides ; depuis 1952, la charge maximale admise est fixée à 3,5 tonnes. Aux deux extrémités, des bornes en pierre empêchent l'accès aux véhicules larges de plus de deux mètres. De part et d'autre des piles, des avant-becs et arrière-becs triangulaires, qui s'élèvent jusqu'au parapet, protègent l'ouvrage du courant et servent de refuges latéraux pour les piétons. La profondeur moyenne du cours d'eau au niveau du pont est d'environ huit mètres, variable selon les saisons. Daté du XIVe siècle, le pont a peut-être remplacé un ancien ouvrage en bois ; il est globalement en bon état, mais les nombreuses restaurations depuis le XVIIe siècle ont réduit la part d'éléments médiévaux subsistants. Classé au titre des monuments historiques depuis le 4 novembre 1948, il figure également dans le film Les aventures de Lagardère (1968), où Jean Piat s'y bat en duel. Deux ouvrages de référence le mentionnent : Les plus beaux ponts de France de Serge Montens et Les ponts monuments historiques de Marcel Prade.