Pont de Saint-Pons à Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine urbain Pont

Pont de Saint-Pons à Aix-en-Provence

  • D 543
  • 13100 Aix-en-Provence
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

En totalité, le château de Saint-Pons avec sa terrasse d’assiette au sud, situé au 3205 route d’Apt sur la parcelle n°18, figurant au cadastre section LM, tel que délimité sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 24 décembre 2020 ; Le domaine de Saint-Pons, constitué des parties suivantes tel que délimité selon le plan annexé à l'arrêté : le jardin du château avec ses dépendances agricoles, et le logis Ouest, en totalité, sur les parcelles n° 16 et n° 18 figurant au cadastre section LM ; l'ancien péage-auberge (logis Est), en totalité, sur la parcelle n° 44 figurant au cadastre section KR ; le moulin et la maison forestière mitoyenne, en totalité, sur la parcelle n° 20 figurant au cadastre section LM ; les vestiges de la chapelle sur la parcelle n° 59 figurant au cadastre section LI ; la porcherie et les anciennes écuries sur la parcelle n° 16 figurant au cadastre section LM ; les parcelles agricoles sur les parcelles n° 16, 17, 18, 20 figurant au cadastre section LM, parcelle n° 28 figurant au cadastre section LN, parcelle n° 44 figurant au cadastre section KR ; l'ensemble du réseau hydraulique du domaine et ses installations ; situé au n° 3205, n° 3060, n° 3225 route d'Apt : inscription par arrêté du 18 décembre 2023

Origine et histoire du Pont de Saint-Pons

Le site de Saint-Pons formait à l'origine un seul domaine composé des deux logis reliés par un pont, implantés le long de la route de Marseille à Eguilles qui permettait de regagner la route royale sans passer par Aix. Cette situation explique l'instauration d'un péage attesté dès le début du XIVe siècle, péage lié à la seigneurie de Saint-Pons. À partir de 1561, la seigneurie appartient à Melchion de Bourdon. Aux XVIIe siècle, les procureurs du pays choisissent à plusieurs reprises Saint-Pons comme lieu de réunion avec de hauts dignitaires. Le vaste domaine reste uni jusqu'au début du XVIIIe siècle, quand il est scindé en deux. Si un château existe sans doute dès le XVIe siècle, l'édifice actuel est élevé par la famille d'Escalis au début du XVIIe siècle, le chantier étant engagé par Marc-Antoine d'Escalis entre 1600 et 1620. Le château, marqué par des préoccupations militaires propres à l'après-guerre de religion, présente un soubassement en bossage taluté imposant et aveugle et une tour de défense ; il s'organise sur trois niveaux bâtis sur une terrasse créée pour compenser le dénivelé est-ouest. Le corps central est flanqué de deux ailes en retour dont les extrémités forment des pavillons ; au nord, une cour signale l'entrée principale, et une tour se dressait à l'angle sud-ouest avant d'être détruite. Les décors de la façade puisent dans le vocabulaire de l'architecture française du XVIe siècle : bossage en table et bossage piqueté renforcent le caractère rustique des élévations. Claire d'Escalis hérite du domaine et, dans les années 1630, fait réaliser les gypseries de la cage d'escalier ; l'escalier rampé, principal ornement, présente un décor de gypseries mêlant pittoresque et motifs végétaux et naturalistes, signe de la transition entre la délicatesse maniériste et l'ostentation baroque. Dans les années 1710, la propriété est cédée à la famille d'Antoine, qui fournit plusieurs conseillers au parlement de Provence et est vraisemblablement à l'origine de la modernisation des distributions et peut‑être du remaniement des façades. Les baies reçoivent des arcs segmentaires, la façade principale est recomposée et l'étage noble est modifié et décoré de gypseries, de dessus-de-portes peints de sujets pittoresques et de cheminées en brèche ; à la même époque, le second étage est probablement organisé pour le personnel et desservi par un couloir. En 1757, la propriété passe à Jean‑François Jaubert ; elle reste dans la famille Jaubert jusqu'en 1878, date à laquelle Maxence Jaubert est expulsé, et des problèmes financiers du dernier propriétaire sont peut‑être à l'origine de l'effondrement de l'aile ouest constaté lors de la cession. Augustin Couest, propriétaire suivant, reconstruit l'aile ouest entre 1878 et 1885 en la concevant quasiment indépendante du corps principal, avec pour seul lien notable la galerie en encorbellement. La fin du XIXe siècle voit plusieurs changements de mains avant l'acquisition par Jean Bussière en 1913, qui est sans doute l'auteur de l'imposante véranda accrochée à la façade sud. À sa mort en 1937, Jean Diéppedalle hérite du domaine ; pendant la guerre, le château est occupé par les Allemands entre 1943 et 1944 et une DCA est installée sur le toit. En 1954, Gaston Diéppedalle vend la propriété à Alexandre et Marie Hautot, qui transforment l'aile ouest en hôtel, activité qui disparaît dans les années 1990.

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