Origine et histoire du Pont des Planches
Le pont des Planches enjambe l'Iton sur la commune d'Acquigny, en amont du village, au lieu-dit Les Planches. Autrefois situé sur la route départementale 71, dite route d'Évreux, il se trouve depuis son rachat en 2004 sur la propriété dite château des Planches et supporte l'accès principal au portail de cette propriété. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 31 octobre 2007.
La première mention d'un pont aux Planches remonte à 1226, lors d'un don d'un setier de blé fait à l'église de la Haye-le-Comte par le chevalier Thomas Néel, marié à Ada des Planches, propriétaire du moulin du pont aux Planches. La toponymie et des documents du XVIIe siècle évoquent l'existence ancienne d'une passerelle ou d'un pont de bois à cet endroit, et une vente de terres cite encore le « triège du pont des Planches ». Le pont figure également dans le descriptif de la deuxième route d'Alençon à Rouen dressé en 1812.
L'ouvrage actuel date du milieu du XVIIIe siècle. Une lettre adressée au préfet de l'Eure en 1821 signale qu'il est déjà très ancien et nécessite des réparations. Il permettait alors de franchir l'Iton par la route royale de Rouen à Orléans, devenue par la suite route impériale puis nationale n°154, mais manquait de largeur pour le croisement des véhicules. En 1860, il fut décidé d'élargir le pont plutôt que de le reconstruire ; lors des travaux, deux arches plus anciennes furent découvertes aux extrémités en 1864. Le pont prit son aspect définitif en 1865 avec un élargissement vers l'amont d'un mètre réalisé en briques et la suppression des becs arrières, puis en 1866 avec la création de trottoirs en encorbellement posés sur des consoles en fonte et l'installation de garde-corps. Il a été modifié en 1950, certaines dalles de pierre ayant été remplacées par des coulées de béton. La construction d'un nouveau pont routier en 1960 entraîna la vente du pont, qui devint propriété privée.
Architecturalement, le pont des Planches est représentatif des ponts à voûtes du XVIIIe siècle et caractéristique des ouvrages routiers construits lors de la réalisation des routes d'intendance. Il est composé de six arches en plein cintre, maçonnées en pierre de taille, séparées par des avant-becs. Les modifications successives, notamment l'élargissement et l'ajout des trottoirs, distinguent nettement les deux façades : celle d'amont conserve ses avant-becs tandis que les arrière-becs ont disparu sur la façade d'aval. Les trottoirs, présents de part et d'autre de la chaussée, reposent sur des consoles en fonte, comme les garde-corps.
