Origine et histoire du Pont-écluse
Le pont-écluse Saint-Amand franchit le canal des Augustins à Verdun, dans le département de la Meuse en région Grand Est. En 1675, Vauban est chargé de la fortification des Trois-Évêchés et prévoit un système défensif de trois ponts-écluses pour protéger le flanc sud de Verdun : le pont-écluse Saint-Nicolas sur la Meuse, le pont-écluse Saint-Airy sur le canal Saint-Airy et le pont-écluse Saint-Amand, qui marque la jonction entre le canal des Augustins et celui de Saint-Vanne. Confiée à l’ingénieur du roi Peirault, la construction du pont a lieu de 1680 à 1685. L’ouvrage devait permettre d’inonder sur 14 km le secteur en amont de Verdun à une profondeur de 2 à 2,5 m ; l’inondation complète s’obtenait en six jours, rendant toute attaque par le sud impossible. Le premier essai d’inondation a été réalisé en 1687 en présence du roi Louis XIV ; le système ne sera utilisé que cinq autres fois. Quelques décennies plus tard, l’ingénieur Louis de Cormontaigne apporte des modifications aux écluses. Le pont-écluse est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 13 décembre 1978. D’importants travaux de réfection de la charpente, de la toiture et de la voirie ont été réalisés entre 2009 et 2011.
Architecturalement, il s’agit d’un pont en maçonnerie à cinq voûtes, long d’environ 40 m, dont les quatre piles sont munies de becs triangulaires. Le tablier a une largeur d’environ 15 m, comprenant 6 m réservés à la voirie et 9 m au bâtiment de manœuvre de l’écluse. Ce bâtiment de manœuvre, conservé avec l’ensemble de son mécanisme, fait du site le seul pont-écluse en France réputé encore pour posséder son équipement complet. Les opérations sont commandées par des treuils : des poutrelles en bois glissent dans des rainures aménagées dans les arches du pont pour actionner le dispositif.
