Origine et histoire du Pont
Le Pont Marie franchit la Seine à Paris et relie l'île Saint-Louis au quai de l'Hôtel-de-Ville, dans le 4e arrondissement. Il est desservi par la station de métro Pont Marie. Classé au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1887, il date du XVIIe siècle et figure parmi les plus anciens ponts de Paris. Il comporte cinq arches inégales et sert de point kilométrique 0 pour la partie de la Seine située en aval. Sa longueur totale est d'environ 92 m entre les culées et la largeur du tablier est de 22,60 m, comprenant une chaussée de 14,60 m et deux trottoirs de 4 m chacun. C'est un pont en maçonnerie dont les ouvertures d'arches varient entre 14 et 18 m ; piles et culées sont en maçonnerie, fondées sur des pieux en bois, avec des avant- et arrière-becs en dièdre. Les avant-becs sont coiffés de niches qui sont restées vides. L'idée de relier les îles de l'actuelle île Saint-Louis remonte à 1577 et c'est à l'initiative de l'ingénieur-entrepreneur Christophe Marie que le projet a pris forme. Après plusieurs évolutions du projet conduites par les instances municipales, le contrat initial avec Christophe Marie date du 19 avril 1614 et la première pierre fut posée le 11 octobre 1614. Des difficultés financières et des reprises de chantier, notamment en 1623 puis en 1627, ont retardé l'achèvement qui eut lieu en 1635, date d'ouverture du pont à la circulation. En 1643, le charpentier Claude Dublet fit édifier sur le pont des maisons ordinaires — 25 de chaque côté et 36 le long du quai en rive droite — ; chaque logement, de 2 toises (environ 4 m) de largeur et de 4 toises de profondeur, comprenait boutique, entresol et trois étages. Le lotissement de l'île Saint-Louis se poursuivit parallèlement à ces constructions. Les piles, les têtes d'arcades et la corniche du couronnement furent exécutées en pierre de Cliquard, le reste en quartier de Verselay, comme l'attestent les contrats de la période. Une crue majeure le 1er mars 1658 emporta une pile, deux arches et une partie d'une troisième ainsi que les maisons qu'elles soutenaient, causant la mort de 55 personnes; un pont de bois rétablit la circulation en 1660. La reconstruction en pierre ne commença qu'en 1667 sous l'entrepreneur Pierre Thévenot, après une intervention ministérielle, et les maisons sur le pont ne furent pas reconstruites. Au XVIIIe siècle, des mesures de sécurité et des inondations entraînèrent l'achat progressif des maisons par la Ville et, par un édit de 1786 suivi d'adjudications en 1789, leur démolition ; à la fin de 1788 et au début de 1789, le pont fut débarrassé de ses maisons et aménagé avec trottoirs et une voie élargie. Des parapets furent ajoutés en 1718. Le pont a été restauré au XIXe siècle, avec un état de la structure réalisé en 1833 et une restauration générale engagée en 1850; un inventaire des travaux a été établi le 31 juillet 1852. Au XXe siècle et au début du XXIe siècle, divers aménagements et réparations ont été réalisés: construction d'un égout en 1888, modification de l'éclairage en 1928, dragage de la passe n°2, installation d'une signalisation automatique en 1936, remplacement de pierres en 1942, projets et travaux de remise en état entre 1945 et 1996, dont reprises de parements, restaurations partielles des arches, injections de ciment-bentonite et remise en étanchéité des trottoirs. Le musée Carnavalet conserve une représentation du pont réalisée par le peintre Paolo Intini.
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